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Royaume-Uni : fumer pourrait être associé à un risque plus élevé d’infection par la covid 19

Une étude du « Department of Behavioural Science and Health, University College » de Londres montre que les fumeurs actuels ont un risque supérieur d’être infectés par la covid 19 que les non-fumeurs, et que ce risque est plus élevé parmi les fumeurs appartenant aux classes socio-économiques défavorisées[1].  De façon paradoxale, l’observation par les fumeurs des recommandations sanitaires est plus faible que celle des non-fumeurs, alors qu’ils craignent plus d’être infectés par la covid 19 et plus sérieusement malades.

Méthode :

Cette étude transversale réalisée à partir du suivi longitudinal en ligne d’une cohorte de 53 002 adultes (18 ans et plus, avec une bonne représentation des différents groupes socio-économiques du Royaume Uni) a porté sur : la consommation de tabac, le statut socio-économique, l’état de santé, une infection COVID-19 confirmée ou suspectée, la crainte d’être infecté par le virus Covid-19 et de présenter une forme grave, le respect des gestes de prévention, et une éventuelle modification récente du tabagisme. S’agissant d’un échantillon non-randomisé, les données ont été pondérées en fonction de l’âge, du sexe, l’appartenance ethnique, le niveau d’éducation, et le lieu de résidence.

Résultats :

Globalement, la prévalence d’une infection confirmée par la Covid-19 chez les ex-fumeurs n’était pas différente de celle des jamais-fumeurs, alors qu’elle était multipliée par 1,8 chez les fumeurs actuels. De plus, chez les fumeurs actuels ayant le plus faible statut socio-économique cette prévalence était 3,5 fois plus élevée que chez les non-fumeurs.

Les fumeurs actuels et les ex-fumeurs déclaraient plus fréquemment être stressés à l’idée de contracter la Covid-19 que les jamais-fumeurs (respectivement : x 1,34 et x 1,22). Cette crainte était plus élevée chez les fumeurs actuels ayant les plus faibles niveaux socio-économiques. De même, la peur de développer une forme grave de la maladie était davantage présente chez les fumeurs actuels (environ 30%) que chez les jamais-fumeurs (environ 20%).

Environ 96 % de l’ensemble des personnes interrogées déclaraient observer les mesures de protection contre la transmission du virus ; ce % était légèrement plus faible chez les fumeurs actuels, et en particulier parmi les fumeurs actuels non qualifiés.

Enfin, les modifications en lien avec la covid-19 de la consommation tabagique des fumeurs actuels étaient indépendantes de leur statut socio-économique : 44% n’ayant pas modifié celle-ci, 42% l’ayant augmentée, et 13% diminuée.

Conclusion :

Cette étude sur une large échelle ne confirme pas les observations précédemment publiées qui suggéraient un taux d’infection par la covid-19 plus faible chez les fumeurs actuels. D’autres recherches sont donc nécessaires avant de pouvoir conclure sur l’existence d’un éventuel effet protecteur ou fragilisant du statut de fumeur sur le risque de contracter la covid-19.

©Génération Sans Tabac

 

[1] Jackson, Sarah & Brown, Jamie & Shahab, Lion & Steptoe, Andrew & Fancourt, Daisy. (2020). COVID-19, smoking and inequalities: a study of 53 002 adults in the UK. Tobacco Control. tobaccocontrol-2020. 10.1136/tobaccocontrol-2020-055933.

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 27 août 2020