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Quand JUUL marche dans les pas de l’industrie du tabac

JUUL, le principal fabricant de cigarettes électroniques sur le continent nord-américain détenu depuis décembre 2018 par le cigarettier Altria Philip Morris, est accusé d’avoir tenté de légitimer son entreprise en recrutant des chercheurs en santé publique.

Juul au cœur de plusieurs batailles judiciaires aux Etats-Unis[1]

Le nombre d’actions en justice contre le fabricant de cigarettes électroniques est lié au développement de la consommation accrue de ses produits chez les adolescents. De nombreuses actions en justice contre les cigarettes électroniques visent Juul Labs Inc., qui représente environ 75% des cigarettes électroniques vendues aux États-Unis. Début 2020, on comptait 331 plaintes déposées à l’encontre de JUUL aux États-Unis réunies en une action collective devant un tribunal fédéral de San Francisco. Les procédures concernent à la fois des recours collectifs et des actions individuelles.

Juul Labs Inc. fait face à des enquêtes et à des poursuites judiciaires dans des dizaines d’États[2], la plupart accusant la société de commercialiser et promouvoir illégalement des cigarettes électroniques et leurs saveurs auprès d’adolescents auxquels il est légalement interdit de vendre ces produits.

Alors que plusieurs États commençaient à enquêter sur Juul, il a été découvert que la société tentait également de recruter des chercheurs en santé publique, au sein de l’Université du Minnesota[3] et celle du Kentucky, pour leur financer des études.

Une tactique comparable à celle de l’industrie du tabac

Lors d’une conférence à San Francisco en 2019, le chercheur Michael Parks[4] de l’Université du Minnesota a ainsi été contacté par le directeur des affaires médicales de JUUL pour une éventuelle collaboration et ce, suite à sa dernière étude sur les jeunes et le tabagisme. La proposition mentionnait «des opportunités de recherche potentielles» avec la compagnie. Une offre que Michael Parks a refusée.

Le docteur Alex Carll[5], de l’université de Louisville (Kentucky) présentait ses recherches sur l’impact de la fumée de cigarette électronique sur le cœur des souris lors d’une conférence de l’American Heart Association lorsque Jeff Vaughan, en charge des relations avec le monde médical pour le fabricant de cigarettes électroniques Juul l’a approché. Jeff Vaughan cherchait des personnes avec lesquelles collaborer, la compagnie pouvant offrir jusqu’à 200 000 $ pour travailler sur les implications sanitaires de Juul sur le corps humain.

Les représentants de l’entreprise ont traqué les chercheurs impliqués dans le domaine des cigarettes électroniques lors de conférences. Ils ont littéralement bombardé les intervenants concernés avec des courriels et des appels téléphoniques afin de les rencontrer, et ils ont offert des sommes alléchantes aux universitaires. La tactique de Juul consistant à enrôler des chercheurs respectés est similaire à celle des industriels du tabac à partir des années 1950[6][7].

©Génération Sans Tabac


[1] https://www.drugwatch.com/e-cigarettes/lawsuits/

[2] https://edition.cnn.com/2020/02/13/health/massachusetts-juul-suit/index.html

[3] https://kstp.com/news/5-investigates-juul-recruited-u-of-m-researcher-as-vaping-controversy-intensified-july-6-2020/5783926/

[4] Ibid

[5] https://www.nytimes.com/2019/05/27/health/juul-ecigarettes-science.html

[6] https://cnct.fr/les-manipulations-de-lindustrie-du-tabac/dissimulation-mensonges-controverse-tabac/

[7] https://cnct.fr/actualites/lacademie-du-mensonge-de-lindustrie-du-tabac-inventeur-de-faits-alternatifs/

©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 8 juillet 2020