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Nouveau-Mexique : les étudiants fument moins mais vapotent plus

La bonne nouvelle : dans cet état, les étudiants du secondaire consomment moins de cigarettes et de tabac à chiquer. La mauvaise : le vapotage y est en forte augmentation. C’est ce qu’a révélé une étude de 2019 menée par le Ministère de la santé du Nouveau-Mexique.

Des effets qui s’annulent

L’enquête est due au DOH et au Département de l’éducation publique de l’État. Elle est réalisée une fois tous les deux ans et la plus récente a précédé une nouvelle loi d’État adoptée en 2020 pour interdire la vente de tous les produits du tabac à toute personne de moins de 21 ans, a rappelé Dan Green, épidémiologiste du DOH. Elle montre que l’usage global des produits de tabac a augmenté de 23 % depuis 2009 et que plus d’un tiers des élèves du secondaire utilise du tabac sous plusiers formes (37,8 %). Pourtant, l’utilisation de tous les produits du tabac autres que les cigarettes électroniques a diminué. Ainsi, de 2011 à 2019, l’utilisation du narguilé a diminué de 59 %. Il semblerait donc que le recours au vapotage annule en quelque sorte la diminution de la consommation des autres produits de tabac.

Une pratique à risques

Pourtant, comme le rappelle James Padilla, épidémiologiste du DOH, le vapotage n’est pas dénué de dangers : « Nous nous inquiétons de la dépendance à la nicotine, car de nombreux e-liquides contiennent de la nicotine, même lorsque les gens pensent que ce n’est pas le cas ». Il précise en outre que le vapotage débute souvent lors d’une période de fragilité physique chez les jeunes : « la nicotine est dangereuse pour les femmes enceintes et les fœtus, ainsi que pour les jeunes dont le cerveau est en développement. C’est donc un moment important où vous ne voulez pas que les enfants et les jeunes adultes soient exposés au pouvoir addictif de la nicotine. »

Prévenir la dépendance

Autre risque du vapotage : qu’il devienne une porte d’entrée vers la consommation de cigarettes, même si les jeunes considèrent globalement le vapotage comme plus sain. En effet, si les lycéens du Nouveau-Mexique semblent avoir cerné les dangers de la cigarette, ceux du vapotage ne leur semblent pas encore évidents. Cette réputation plus « saine » de la cigarette électronique, ajoutée à l’attrait de ses saveurs et à son côté technologique, expliquent en partie ce constat. Pour James Padilla, cela pourrait également être dû à la communication, somme toute récente sur le sujet, tandis que les mises en garde sur les méfaits de la cigarette classique sont en place depuis des décennies. D’où l’importance de maintenir et multiplier les missions de prévention, de sensibilisation, d’information.

Un facteur social ?

Enfin, il semblerait selon Green que « les enfants qui ont des liens étroits avec leur école, de bonnes relations avec leurs parents, leurs enseignants, leurs pairs et d’autres personnes de la communauté qui se soucient d’eux, sont beaucoup moins susceptibles de s’engager dans des pratiques à risque». Une piste déjà évoquée et à laquelle il conviendrait de consacrer de nouvelles études.

 

Mots-clés : Vapotage, Jeunes, Nouveau-Mexique.

 

©Génération Sans Tabac


[1] Rick Nathanson, High school students smoking less, vaping more, www.abqjournal.com, 19 juillet 2020 (consulté le 20 juillet 2020).

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Publié le 16 septembre 2020