Une étude norvégienne[1] a observé que les personnes fumeuses, hommes et femmes, qui consomment du snus ont plus de mal à arrêter de fumer que celles qui n’en consomment pas. Les auteurs suggèrent que les fumeurs devraient être avertis que l’utilisation du snus peut prévenir l’arrêt du tabac fumé.
Cette étude a permis de suivre pendant 6 mois 4 333 fumeurs (72,1 % de femmes) qui s’étaient inscrits à un programme norvégien de sevrage tabagique gratuit sur Internet entre 2010 et 2012. Le questionnaire à l’entrée de l’étude avait recueilli auprès des participants des informations sociodémographiques, sur leur mode de vie, et leur consommation de tabac, dont celle de snus.
La majorité des personnes de l’étude (85%) avait déjà essayé d’arrêter de fumer avec un nombre moyen de quatre tentatives infructueuses. Concernant le test de Fagerström d’évaluation de la dépendance à la nicotine, 64,3% présentaient un score moyen (4-6), et 6,3% un score élevé (7-10). Une personne sur 5 consommait du snus, et 6% quotidiennement.
Comparées aux hommes, les femmes étaient plus instruites, moins consommatrice de snus, fumaient en moyenne moins de cigarettes, et présentaient plus rarement un score de Fagerström élevé.
Les femmes et les plus diplômés, plus susceptibles de réussir leur arrêt de la cigarette
A 6 mois, les femmes étaient 30% plus susceptibles de réussir leur sevrage tabagique que les hommes, et les fumeurs ayant un diplôme d’étude supérieure étaient 42% plus susceptibles d’avoir arrêté que ceux ayant un diplôme inférieur au bac.
Les étudiants avaient 44 % moins de chances d’arrêter que ceux ayant un emploi à temps plein.
Les fumeurs ayant un score moyen ou élevé au test de Fagerström avaient 29 % moins de chances d’avoir arrêté que ceux ayant un score faible.
La consommation de snus diminue les chances d’arrêt de la cigarette
Les personnes fumeuses et consommant du snus avaient environ 50 % moins de chances de réussir à arrêter que celles non-consommatrices de snus.
Le rôle du snus dans l’arrêt de la cigarette
Dans un rapport fondé sur sept enquêtes transversales norvégiennes, des auteurs ont suggéré[2], suite à l’observation d’une corrélation inverse entre la consommation de tabac fumé et celle de snus, que l’usage du snus pouvait aider les fumeurs à arrêter de fumer, sachant qu’au cours des deux dernières décennies, en Norvège, la prévalence du tabagisme a continué à diminuer, et celle du snus a augmenté, en particulier chez les jeunes femmes.
Les auteurs de cette présente étude rappellent, eux, qu’il existe peu d’informations séquentielles sur les effets de l’utilisation du snus sur l’arrêt du tabac fumé en Norvège, le débat reposant presque exclusivement sur des études transversales. Ils insistent sur l’originalité de leur étude à ce sujet.
Enfin, ils concluent que les fumeurs souhaitant arrêter de fumer doivent être informés de ces résultats et que, de toutes façons, il est indispensable de rappeler que l’usage du snus n’est pas anodin, car il peut initier et maintenir dans la dépendance à la nicotine et qu’il augmente les risques cardio-vasculaires et de cancer du pancréas, sans oublier la survenue de lésions des muqueuses buccales.
Mots-clés : snus, sevrage, arrêt cigarette, Norvège
AE
[1] Gram IT, Antypas K, Wangberg SC, Løchen ML, Larbi D. Factors associated with predictors of smoking cessation from a Norwegian internet-based smoking cessation intervention study. Tob Prev Cessat. 2022 Oct 31;8:38. doi: 10.18332/tpc/155287. PMID: 36382026; PMCID: PMC9620393.
[2] Lund KE, Scheffels J, McNeill A. The association between use of snus and quit rates for smoking: results from seven Norwegian cross-sectional studies. Addiction. 2011;106(1):162–167. doi: 10.1111/j.1360-0443.2010.03122.x.
