Alors que les médias diffusent massivement la nouvelle selon laquelle la nicotine aurait un rôle protecteur contre le coronavirus, Génération sans tabac appelle à la prudence. Etant donné qu’aucune étude clinique n’a encore été réalisée pour prouver cette hypothèse, et qu’en parallèle, il n’est plus à démontrer que la nicotine agit sur le système nerveux des fumeurs et engendre ainsi une dépendance tabagique, des précautions sont effectivement à prendre.
Gérard Audureau, Président de DNF – Pour un monde ZeroTabac met par ailleurs en garde contre les avis du Professeur Changeux qui défend l’hypothèse de l’action préventive et curative de la nicotine. Et pour cause, le magazine le Monde révélait en 2012 que ce même Professeur avait reçu des financements de la part de l’industrie du tabac, « pour donner une image positive de la nicotine »[1].
Une histoire qui semble se répéter…
Par ailleurs, la tabacologue Marie-Christine Delseaux alerte également quant aux conclusions hâtives et rappelle la nécessité d’avoir des données scientifiques fiable[2] avant de diffuser une telle information.
En ce sens, la réaction des autorités, matérialisée par un arrêté encadrant l’achat des produits à base de nicotine[3], est à saluer. Il serait effectivement regrettable de connaître une ruée vers les produits nicotiniques, voire une consommation excessive des produits du tabac et de ses produits connexes, à la suite de cette communication aux conclusions encore hypothétiques.
Dans les faits, la nicotine, outre sa qualité d’insecticide puissant, reste avant tout une substance addictive et le tabac tue plus de 200 personnes tous les jours, en France[4]. Le tabagisme serait même une cause de complications potentiellement mortelles en cas de contraction du COVID-19, en plus d’un facteur de propagation.
[2] https://levirusdelinfo.fr/2020/04/23/nicotine-et-covid-attention-aux-conclusions-hatives/
[4] https://www.planetoscope.com/mortalite/404-mortalite—deces-dus-au-tabac-en-france.html