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Méconnaissance des risques cardiovasculaires du tabac en France

Une publication[1] de santé publique France parue le 5 janvier 2021 révèle des lacunes importantes dans la connaissance de la population française quant aux risques cardiovasculaires du tabac. La dangerosité des faibles consommations et la précocité des risques sont particulièrement sous-estimées.

L’étude a été réalisée à partir des données du Baromètre de Santé publique France de 2019. Ce baromètre est une enquête téléphonique réalisée auprès d’un échantillon représentatif de plus de 5 000 Français, âgés de 18 à 75 ans.

Pour 93% des personnes interrogées, le tabac est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires. Cependant, seulement deux tiers des personnes interrogées ont conscience que ce risque existe avec moins de dix cigarettes par jour. De plus, un quart des personnes avait connaissance d’un risque cardiovasculaire précoce chez les fumeurs, et moins de 10% déclaraient que le risque cardiovasculaire était immédiat.

Des connaissances différenciées des risques au sein de la population

On distingue ainsi des différences selon l’âge : les plus jeunes (18-44 ans) ont relativement une meilleure connaissance de la précocité du risque et du lien entre de faibles quantités de tabac consommées et la survenue de risques cardiovasculaires. Par ailleurs, les personnes diplômées du bac et ayant fait des études supérieures, les personnes ayant une formation de premier secours et celles ayant le sentiment d’être à risque de maladies cardiovasculaires font état d’une meilleure connaissance du lien entre tabagisme et risques cardiovasculaires. Le statut fumeur v/ non-fumeur est également un critère de distinction avec une sous-évaluation importante des risques par les fumeurs : 17,5% d’entre eux déclaraient qu’il fallait fumer plus de 20 cigarettes pour être à risque (contre 11,5% pour les non-fumeurs).

La nécessité de la prévention et de l’arrêt total du tabac

Ce rapport souligne une méconnaissance réelle des risques cardiovasculaires liés au tabagisme. Par comparaison, les risques du tabagisme pour la santé pulmonaire sont relativement mieux connus.  En corollaire, ce rapport pointe la nécessité de développer des campagnes médiatiques pour sensibiliser la population dans son ensemble et les fumeurs en particulier à ces méfaits. Les avertissements sanitaires associés à un paquet neutre diffusent de manière efficace les messages et contribuent à informer et éduquer le public sur les méfaits des produits du tabac pour la santé.

Pour rappel, les bénéfices cardiovasculaires de l’arrêt du tabac sur la santé sont presque immédiats en raison des mécanismes des accidents qui se corrigent très rapidement. Si arrêter de fumer tôt réduit de manière considérable les risques de maladie cardiovasculaire[2], il n’y a pas d’âge pour arrêter. Même à 60 ans, l’arrêt permet de gagner en moyenne 3 années d’espérance de vie. Les fumeurs qui arrêtent de fumer après  un infarctus du myocarde réduisent de 36% le risque de décès et de 32% le risque d’un nouvel accident[3].

Mots clés : Santé publique France, Cœur, tabac, santé

©Génération Sans Tabac


[1] Olié V, Houot M, Soullier N, Richard JB, Gautier A, Nguyen Thanh V, et al. Tabac et maladies cardiovasculaires : le point sur la connaissance des Français, Baromètre de Santé publique France 2019. Bull Epidémiol Hebd. 2021;(1):11-7.  http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2021/1/2021_1_2.html

[2] Arrêter de fumer tôt réduit fortement les risques de décès par maladies cardiovasculaires, Génération Sans Tabac, 5 novembre 2020 consulté le 11 décembre 2020

[3]  Critchley JA, Capwell S. Mortality risk reduction associated with smoking cessation in patients with coronary heart disease. A systematic review. JAMA 2003;290:86–97. doi:10.1001/jama.290.1.86

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 8 janvier 2021