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Maroc : photographie de la prévalence tabagique

Dans le récent rapport de l’Enquête nationale sur les facteurs de risque communs des maladies non transmissibles couvrant la période 2017-2018[1], la prévalence tabagique au Maroc est chiffrée à 13,4% : un taux que pourrait envier la France, dont la prévalence tabagique, certes en baisse, s’élève encore actuellement à 25,4%[2]. L’exploitation des résultats de cette nouvelle étude épidémiologique nationale offre une réelle opportunité à l’Etat marocain d’appréhender ce fléau sanitaire de manière organisée en déployant les ressources et actions adaptées à la réalité de terrain.

Prévalence tabagique relative au tabac fumé

Cigarettes, cigarillos, cigare ou encore shisha sont des formes de tabac fumé. Le rapport chiffre cette consommation de tabac à 11.7% au sein de la population marocaine et relève une prévalence plus importante parmi les 30-44 ans (13,8%) et 45-59 ans (13.1%), sans distinction selon la résidence en milieu urbain ou rural.

Parmi les fumeurs quotidiens, 13,2 cigarettes est la moyenne fumée par jour. Plus précisément, l’enquête a pu déterminer que 31.9% des marocains fumaient entre 10 et 14 cigarettes par jour et 31%, entre 15 et 24. En d’autres termes, plus de 60% des fumeurs quotidiens consomment entre 10 et 24 cigarettes quotidiennement, au Maroc.

Parmi eux, l’enquête s’est aussi intéressée à ceux qui avaient déjà tenté d’arrêter de fumer et ceux qui avaient été avertis par un professionnel de santé. Dans les faits, 64,1% des fumeurs actuels ont effectivement déjà essayé le sevrage tabagique. En outre, 38,3% ont été avertis, avec là, une différence entre les milieux urbains (41%) et ruraux (33,1%).

Prévalence tabagique relative au tabac sans fumé

La prévalence du tabac sniffé, mâché ou pris par la bouche s’élève à 2,2% de la consommation globale de tabac et est la plus élevée chez les 18-29 ans. Le tabac sniffé est davantage en vogue dans le milieu rural et chez les 60 ans et plus, alors que le tabac mâché ou pris par la bouche l’est dans le milieu urbain.

Cigarette électronique

L’écart restant est comblé par l’utilisation de la cigarette électronique qui ne dépasse pas 1% de la consommation globale de tabac.

Exposition au tabagisme passif

Ne l’oublions pas, l’exposition à la fumée de tabac constitue également un facteur de risque dans le développement de pathologies non transmissibles et de décès évitables. Dans le cadre de l’enquête, le tabagisme passif sur les lieux de travail et de vie a été abordé. L’exposition sur le lieu de travail concerne un quart de la population, et celui à l’intérieur des foyers, 16,5%, avec un pourcentage plus élevé en milieu rural (18,9%) qu’en milieu urbain (15,1%).


[1] Pour consulter le rapport

[2] https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/addictions/article/lutte-contre-le-tabagisme

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Publié le 4 juin 2020