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Marketing du tabac : de l’importance d’éduquer les jeunes populations

Chez 90 % des fumeurs, la pratique a débuté avant 18 ans. Ce chiffre à lui seul illustre l’importance de l’information auprès des jeunes. Consciente de enjeu, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a lancé une campagne nommée « Mettons un terme à l’exploitation des enfants et des jeunes par l’industrie du tabac ».

Les jeunes Français, grands consommateurs

Malgré la baisse relevée ces dernières années, la consommation de tabac chez les jeunes en France reste l’une des plus élevées au sein de l’Europe : 33 % des jeunes de 15 ans ont déjà fumé des cigarettes.

L’objectif  de la campagne de l’OMS est donc de fournir aux enfants et aux jeunes les moyens de cerner les stratégies visant à les mener vers la consommation de tabac.

Des stratégies dynamiques

Il est ici question de déterminants commerciaux de la santé c’est-à-dire des « stratégies et approches utilisées par le secteur privé pour promouvoir des produits et des choix qui sont préjudiciables à la santé ». Très dynamiques, ces stratégies évoluent sans cesse pour s’adapter au mieux au contexte. Au début de la crise sanitaire liée au Covid-19, nous avons ainsi pu entendre parler d’un éventuel rôle protecteur de la nicotine. Autre exemple : cette stratégie qui associe lutte anti-tabac et atteintes à la liberté et à l’art de vivre à la française. Ce sont là autant de sujets qui nous détournent des véritables enjeux, sanitaires et financiers, liés au tabagisme.

Les jeunes particulièrement vulnérables face aux addictions

Les enfants et les jeunes présentent différentes fragilités face aux phénomènes d’addiction. Neurobiologique tout d’abord, puisque l’on sait que le système nerveux des humains n’est totalement mature qu’après 20 ans. Psychologique ensuite, puisqu’ils vivent une période de construction de l’identité. Sociale enfin, car l’intégration sociale et les pratiques de groupe revêtent pour eux une importance fondamentale, pouvant leur faire occulter les enjeux de santé.

Fumer pour sembler « cool »

Avoir des amis fumeurs engendre souvent le tabagisme chez les jeunes désireux de s’intégrer pleinement à un groupe. Une étude menée auprès de 5 000 fumeuses a ainsi révélé que 62 % d’entre elles avaient débuté pour cette raison. Par ailleurs, il semblerait que les femmes qui commencent à fumer pour « avoir l’air cool » débutent plus tôt que celles qui commencent à fumer pour apaiser un stress, une angoisse, une période de déprime.

L’école, une alliée précieuse

La prévention et l’éducation auprès des adolescents est donc fondamentale, afin d’optimiser les mesures et réglementations déjà en place, et il est plus que jamais nécessaire de rappeler les effets du tabac sur la santé et la dépendance qu’il peut créer. L’école notamment, peut devenir un lieu où l’on enseignera la loi et les connaissances scientifiques sur la consommation des produits de tabac, où l’on travaillera à renforcer la confiance en soi et l’esprit critique. Sa capacité d’action doit donc être soutenue. Le programme Unplugged, destiné aux collégiens de 12 à 14 ans est ainsi axé sur le développement des compétences psychosociales et la prise de recul vis-à-vis des normes sociales.

Chaque année, l’industrie du tabac investit plus de 8 milliards d’euros dans la promotion de ses produits. Libérer les jeunes de son influence est donc un enjeu primordial en matière de santé publique.

©Génération Sans Tabac


[i] The Conversation, Viet Nguyen-Thanh, (Unité Addictions, Direction de la prévention et de la promotion de la santé, à Santé publique France), Pourquoi il faut éduquer les jeunes face au marketing du tabac, theconversation.com (1er juillet 2020 – consulté le 10 juillet 2020).

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[2] DNF, Industrie du tabac : comment évoluent les stratégies marketing ?, Génération sans tabac (10 juillet 2020 – consulté le 12 juillet 2020).

DNF – Pour un Monde ZeroTabac | CF

Publié le 13 juillet 2020