Never too late to quit[1]. C’est le message d’espoir qu’offraient les chercheurs du Welcome Sanger Institute, en janvier dernier, dans la publication Nature[2]. Alors que jusqu’à maintenant, les dommages aux cellules pulmonaires causés par le tabagisme étaient considérés comme définitifs, ces chercheurs ont démontré que les cellules pulmonaires des anciens fumeurs récupèrent, allant même jusqu’à réduire les risques de développer un cancer du poumon.
Ce que ces chercheurs ont en réalité démontré, c’est que l’arrêt du tabac pouvait faire bien plus que de cesser d’endommager les poumons. Arrêter de fumer peut en effet contribuer à reconstituer les parois des voies respiratoires, en détruisant les cellules endommagées et potentiellement porteuses de mutations favorisant le développement d’un cancer du poumon. Pour résumer, arrêter de fumer offre la possibilité aux cellules saines de renverser une partie des effets nocifs du tabagisme.
Les fumeurs conserveraient une certaine réserve de cellules pulmonaires saines, pouvant, à la suite de l’arrêt complet du tabac, remplacer les cellules endommagées et potentiellement cancéreuses des voies respiratoires[3]. En termes de quantités, les anciens fumeurs disposeraient de quatre fois plus de cellules saines que les fumeurs, représentant 40% de la composition totale des cellules pulmonaires[4].
Source : Welcome Sanger Institute, Communications, 29.01.2020, www.sanger.ac.uk
Autant dire qu’il s’agit là de résultats plus qu’encourageants pour réduire le nombre des cancers du poumons liés au tabagisme. En France, 80% des 28 000 décès annuels de cancers bronchiques sont imputables au tabagisme[5].
Dans le contexte de la crise épidémique actuelle, où les fumeurs sont plus vulnérables aux risques de complications potentiellement mortelles, les résultats de cette récente étude viennent en appui aux messages de prévention et d’aide à l’arrêt du tabagisme pour limiter les décès.
Les chercheurs du Welcome Sanger Institute ont ouvert là la porte aux recherches sur le processus de réparation des cellules pulmonaires qui, peut-être un jour, aboutiront à le rendre plus efficace encore pour sauver davantage de vies.
[1] Jamais trop tard pour arrêter.
[2] https://www.nature.com/articles/s41586-020-1961-1
[3] https://www.passionsante.be/index.cfm?fuseaction=art&art_id=30289
[5] https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/cancer/articles/9599-cancer-tabac-grande-cause.htm