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L’OMS déplore une baisse du tabagisme insuffisante en Europe

18 % des décès dus à des maladies non transmissibles (MNT) en Europe sont dus au tabagisme, et près d’un décès prématuré lié aux maladies non transmissibles sur cinq pourrait être évité si le tabagisme était éliminé de cette zone. Pourtant, même si cette pratique décline en Europe, les actions et les efforts doivent se poursuivre pour atteindre l’objectif que s’est fixé l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une réduction plus forte chez les hommes

Dans la région Europe de l’OMS, la prévalence du tabagisme chez les adultes est passée de 34,2 % en 2000 à 26,3 % en 2018, soit environ 227 millions de personnes en 2000 contre environ 186 millions en 2018. Cette baisse importante se révèle néanmoins toujours insuffisante. Selon les modélisations, la région européenne se dirige en effet vers une réduction du tabagisme de 18 % entre 2010 et 2025, alors que le Plan d’action mondial de l’OMS pour la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020 visait une baisse de 30% à travers le monde.

L’OMS estime qu’environ un tiers des hommes (34%) de la région Europe ont consommé du tabac en 2018, soit environ 119 millions de personnes, contre 150 millions (46%) en 2000. Ce nombre devrait continuer de baisser pour atteindre approximativement 107 millions (30%) d’ici 2025.

Le fléau du tabagisme chez les femmes dans la zone Europe

La région européenne est la seule région de l’OMS qui ne devrait pas atteindre l’objectif de réduction de 30 % chez les femmes d’ici 2025. En effet, selon l’OMS, environ un cinquième des femmes (19 %) de la Région européenne ont consommé du tabac en 2018, soit environ 67 millions de personnes, contre environ 77 millions (23 %) en 2000 pour n’atteindre qu’environ 63 millions (18 % de régression) d’ici 2025.

Des disparités selon les zones géographiques

Le taux moyen de tabagisme chez les hommes dans les pays du nord de l’Europe en 2010 était le plus bas des quatre sous-régions définies. C’est aussi celui qui devrait connaître la plus forte baisse d’ici 2025 (de 30 % à 17 %). Le taux moyen en Europe occidentale était légèrement plus élevé et devrait connaître la réduction la plus lente des quatre sous-régions (de 32 % à 26 %). Le taux moyen en Europe du Sud était encore plus élevé (de 38 % à 30 %), tandis que le taux de tabagisme le plus élevé chez les hommes est celui de l’Europe de l’Est. Il devrait rester le plus élevé des quatre sous-régions (de 44 % à 34 %).

Le taux moyen de tabagisme chez les femmes en 2010 dans les pays d’Europe orientale était le plus bas des quatre sous-régions et devrait connaître une légère baisse d’ici 2025 (de 14 % à 12 %). Ce taux est plus élevé pour le sud de l’Europe qui devrait enregistrer la plus faible baisse des quatre sous-régions (de 21 % à 19 %). Le taux moyen pour l’Europe occidentale devrait quant à lui passer de de 25 à 22 % d’ici 2025. Le taux moyen le plus élevé chez les femmes concernait l’Europe du Nord, mais cette sous-région devrait enregistrer une très forte réduction d’ici 2025, de 28 % à 17 %.

L’impact du niveau d’éducation

Confirmant plusieurs études antérieures, les travaux de l’OMS montrent que dans presque tous les pays et pour les deux sexes, la prévalence du tabagisme est plus élevée chez les personnes ayant fait peu d’études et plus faible parmi celles ayant fait plusieurs d’années d’études. Cette donnée doit donc être prise en compte dans l’élaboration des actions de prévention et d’information.

La santé des hommes davantage touchée

La proportion de décès dus aux MNT (maladies non transmissibles) attribuables au tabagisme est quatre fois plus élevée chez les hommes (28 %) que chez les femmes (7 %). Ainsi, la proportion de décès dus aux maladies cardiovasculaires (maladies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux et autres) attribuables au tabagisme est de 25 % chez les hommes et 6% chez les femmes. La proportion globale de décès par cancer attribués au tabac est de 27 % chez les hommes et 10% chez les femmes. Enfin, chez les hommes, 9 cancers du poumon sur 10 sont dus au tabac.

Les préconisations de l’OMS

  • Davantage de pays doivent surveiller toutes les formes de tabagisme, y compris l’utilisation de nouveaux produits du tabac, tels que les e-cigarettes avec nicotine (ENDS) ou sans nicotine (ENNDS) et les tabacs chauffés ;
  • Les pays sont encouragés à utiliser des normes et des protocoles scientifiques et factuels pour les enquêtes sur le tabac ;
  • Les capacités des pays à mener, à diffuser et utiliser leurs résultats devraient être renforcées ;
  • Les pays devraient intégrer les programmes de surveillance du tabagisme dans les programmes nationaux, régionaux et mondiaux de surveillance de la santé afin que des données comparables puissent être analysées aux niveaux régional et international.

 

©Génération Sans Tabac


[1] Organisation mondiale de la santé (OMS), Prevalence of tobacco use among adults in the WHO European Region, www.euro.who.int (2020 – consulté le 31 août 2020).

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Publié le 19 septembre 2020