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L’incidence du Brexit sur la lutte contre le tabac au Royaume-Uni

Le Brexit offre la possibilité au Royaume-Uni de renforcer ses mesures de lutte contre le tabagisme, qui sont déjà très efficaces, en créant une plus grande souplesse pour répondre aux actions de l’industrie du tabac et aux évolutions du marché, selon une nouvelle étude de l’université de Bath.

Le Royaume-Uni va bénéficier de davantage de marge pour adopter différents types de taxes sur le tabac et des politiques de prix plus directes.

Le Brexit : une aubaine pour la politique de santé publique britannique ?

En outre, comme 96 % des produits du tabac britanniques provenaient de l’Union européenne ces dernières années, un Brexit sans accord de marché est susceptible de faire augmenter le prix des cigarettes et du tabac en général. Le Trésor britannique s’est par ailleurs engagé à appliquer de nouveaux droits de douane à l’importation du tabac à partir du 1er janvier de l’année prochaine. Si ces droits sont répercutés sur les consommateurs, le prix moyen d’un paquet type de 20 cigarettes augmentera d’environ 30 pence et celui d’un sachet de 30 g de tabac à rouler de 1,77 livres. Un autre avantage potentiel de Brexit pour la lutte contre le tabagisme est la fin des importations de tabac bon marché acquitté dans l’Union Européenne (UE) et la réduction de la contrebande grâce au renforcement des contrôles aux frontières.

Les avantages de la flexibilité liée au Brexit ne s’étendront pas à l’Irlande du Nord, qui sera considérée comme faisant partie de l’union douanière de l’UE, et où les importations à destination et en provenance de l’UE seront exemptes de droits de douane. L’Irlande du Nord conservera également les avertissements photographiques actuels sur les paquets de tabac, tandis que le reste du Royaume-Uni utilisera des images australiennes

L’évolution de la lutte antitabac aux mains du gouvernement britannique

« Le Brexit offre la possibilité d’améliorer la santé publique au Royaume-Uni, mais représente également une menace si les règles sont assouplies », a déclaré le Dr Rob Branston de l’école de gestion de l’université de Bath, auteur principal de l’étude What does Brexit mean for UK tobacco control, récemment publiée dans l’International Journal of Drug Policy.

En effet, les auteurs affirment que les avantages potentiels du Brexit pour la lutte antitabac au Royaume-Uni ne se concrétiseront que si le gouvernement saisit cette occasion en continuant à donner la priorité à la politique de lutte contre le tabac. La co-auteure Deborah Arnott, directrice générale d’Action on Smoking on Health (ASH) a déclaré : « Avec 14,1 % de la population britannique qui fume en 2019, la lutte contre le tabagisme doit rester une priorité de santé publique si le gouvernement veut faire de notre pays une nation sans tabac au cours de la prochaine décennie ».

©Génération Sans Tabac


[1] J. Robert, Branston Deborah, Arnott Allen, W.A. Gallagher, What does Brexit mean for UK tobacco control?, www.sciencedirect.com (le 2 décembre 2020, consulté le 4 décembre 2020).

[2] University of Bath, Brexit opens the door to tougher anti-smoking measures, www.medicalxpress.com (le 2 décembre 2020, consulté le 4 décembre 2020).

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Publié le 5 décembre 2020