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Les bars favorisent la consommation de tabac chez les jeunes selon une étude néo-zélandaise

Une étude néo-zélandaise menée par l’Université d’Otago et publiée début novembre 2020 montre que les bars favorisent la consommation de tabac par les jeunes adultes en aménageant des espaces fumeurs extérieurs dédiés agréables.

Publiés début novembre 2020, les résultats d’une étude conduite par trois chercheuses de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande sur 22 personnes âgées de 18 à 25 ans ayant récemment fumé dans un bar ou une boîte de nuit, révèlent que l’aménagement d’espaces fumeurs confortables dans ces lieux favorise l’expérimentation et la consommation de tabac chez les jeunes adultes.

Si de précédents travaux avaient déjà étudié et démontré le lien entre consommation d’alcool et tabagisme, cette nouvelle étude qui cherche à déterminer « si et comment les espaces extérieurs des bars favorisent et normalisent le tabagisme chez les jeunes adultes » constitue en revanche une première.

Des espaces au sein desquels le tabagisme est normalisé voire « attendu »

Si les espaces fumeurs extérieurs aménagés par les bars et les boîtes de nuit attirent autant les jeunes adultes, c’est parce qu’ils sont confortables et plus reposants car plus calmes que les zones intérieures, selon les participants à l’étude. Ceux-ci ajoutent que ces espaces extérieurs offrent un contexte plus propice à la conversation et aux contacts avec les autres. Le Pr Janet Hoek, l’une des auteures de cette étude, considère que ces espaces « pratiques et accueillants » forment « un cadre dans lequel le tabagisme [est] attendu et accepté ».

Plusieurs sujets de cette étude ont par ailleurs déclaré qu’ils fumaient uniquement parce que de tels espaces dédiés existaient et par mimétisme, tandis que d’autres ont affirmé qu’ils ne fumeraient pas si l’espace fumeur était éloigné ou inconfortable.

« Les espaces qui normalisent le tabagisme sont incompatibles avec les objectifs antitabac »

Pour le Pr Hoek, « En développant un discours plus riche et plus détaillé sur la manière dont les pratiques de consommation de tabac et d’alcool sont liées, je pense que nous créons un support plus solide pour que les décideurs politiques puissent intervenir ». Elle espère ainsi que les résultats de cette étude seront suivies par des mesures politiques, car elle estime que « les espaces qui normalisent le tabagisme sont incompatibles avec les objectifs antitabac » affichés par le gouvernement.

L’auteure principale de cette étude, Julia Brillinger, rejoint les propos du Pr Hoek en affirmant qu’il est nécessaire de « modifier les environnements qui favorisent la consommation de tabac et normalisent le tabagisme » pour « réaliser l’objectif Smokefree 2025 ». Elle fait ici référence au plan d’action du gouvernement néo-zélandais appelé « Smokefree Aotearoa[1] 2025 »[2], qui ambitionne de réduire à moins de 5 % la prévalence du tabagisme dans la population de l’archipel à l’horizon 2025 – ce taux se situant autour de 15 % actuellement[3].

Selon Julia Brillinger, aujourd’hui, « La tendance est de plus en plus aux espaces extérieurs non-fumeurs ». Elle précise que « des terrasses de bars et de restaurants non-fumeurs ont été mises en place dans certaines provinces et municipalités canadiennes, dans des municipalités américaines, dans certains territoires australiens, en Catalogne et en Suède », et invite la Nouvelle-Zélande à suivre la même voie.

©Génération Sans Tabac


Cette brève reprend une actualité de l’Université d’Otago (Nouvelle-Zélande) :

Université d’Otago, Bars facilitating smoking in young adults, study shows, otago.ac.nz (le 17 novembre 2020, consulté le 23 novembre 2020).

[1] Aotearoa signifie « Nouvelle-Zélande » dans la langue des Maoris, peuple autochtone de Nouvelle-Zélande. 

[2] What is Smokefree 2025?, smokefree.org.nz (consulté le 23 novembre 2020).

[3] Ibid.

 DNF – Pour un Monde ZeroTabac |

Publié le 24 novembre 2020