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Législation anti-tabac : nous ne sommes pas tous égaux

Selon un rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) rendu public le 19 décembre dernier, un tiers de la population mondiale serait privé d’une protection anti-tabac efficace. En effet, même si les campagnes d’information et les législations se multiplient, elles sont inégalement réparties dans le monde.

2020 marque un tournant

Bonne nouvelle : selon l’OMS, l’année 2020 devrait se caractériser par une baisse du nombre d’hommes consommant du tabac dans le monde – jusqu’alors, la baisse ne concernait que les femmes. Pour Yves Martinet, président du CNCT (Comité national contre le tabagisme) et chef du service de pneumologie au CHU de Nancy, les taxes sur la production et le développement de l’accompagnement au sevrage ont grandement contribué à ce constat encourageant.

Des inégalités subsistent

C’est en 2007 que l’OMS a lancé son programme MPOWER, un ensemble de recommandations faites aux états pour lutter contre l’épidémie de tabagisme :
– mise en garde contre les dangers du tabagisme,
– interdiction des publicités en faveur du tabac,
– augmentation des taxes sur le tabac,
– accompagnement des personnes désireuses de se sevrer.
Seuls 15 % de la population étaient alors protégés par au moins une de ces mesures. Ce taux a aujourd’hui atteint 65 %. Une nette progression certes, mais une trop grande partie de la population reste encore exposée.

La taxation des produits du tabac : une mesure efficace mais inégalement appliquée

Selon Gérard Audureau, président de DNF et analyste spécialisé en fiscalité du tabac, la hausse des prix du tabac, forte et répétée est l’une des solutions qui fonctionnent le mieux, comme en témoignent les deux expériences françaises de 2003 (chute des ventes de 32% en 2 ans) et du « paquet à 10€ » qui aura vu la prévalence tabagique passer de 29% à 24% en 3 ans. Or, aujourd’hui, seuls 38 pays, qui n’abritent que 14 % de la population mondiale, taxent le tabac à plus de 75 % du prix de vente au détail.

Surveillance, prévention, accompagnement au sevrage : des missions pas toujours remplies

L’OMS recommande une surveillance des niveaux de consommation pays par pays. Malheureusement, 1 pays sur 3 seulement réalise cette mission en menant des enquêtes au moins tous les 5 ans.
Côté prévention, on signale toujours de nombreuses différentes. Ainsi, en Chine, seul 1 adulte sur 4 sait que le tabac peut engendrer cancers du poumon, AVC (accidents vasculaires cérébraux), etc. Ces lacunes en matière de prévention posent un problème de taille, puisque l’OMS estime que la majorité des fumeurs souhaitent stopper leur consommation lorsqu’ils prennent conscience des dangers qu’elle représente.
En ce qui concerne l’accompagnement au sevrage tabagique, seuls 23 pays, représentant 32 % de la population mondiale ont mis en place des programmes complets et une prise en charge totale ou partielle.

Si toutes les initiatives destinées à lutter contre l’épidémie de tabac doivent donc être saluées, les actions doivent à la fois se poursuivre et s’unifier à travers le monde, car des mesures communes et une lutte cohérente seront des outils plus que précieux.

©Génération Sans Tabac


[i] « Les inégalités territoriales du tabagisme »
https://www.generationsanstabac.org/actualites/inegalites-territoriales-du-tabagisme/

Arthur Schweitzer, « Le contrôle du tabac est inégal à travers le monde », Le Figaro, 11 janvier 2020

[i] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-controle-du-tabac-est-inegal-a-travers-le-monde-20200111

http://www.zerotabac.net/2020/06/le-paquet-de-cigarette-a-15€-pour-2025/

 ©DNF – Pour un Monde ZeroTabac |

Publié le 16 juin 2020