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L’efficacité des mesures antitabac inégale en fonction des disparités ethniques

Les efforts mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre le tabac ont permis de réduire le nombre de fumeurs à l’échelle des États-Unis, mais ces initiatives ont aidé les différentes catégories de population de manière inégale.

Si les mesures de lutte contre le tabac des dernières décennies aux États-Unis ont globalement fonctionné pour les fumeurs blancs, d’autres groupes ethniques sont toujours en difficulté, selon une analyse conduite par une chercheuse de l’université d’État de l’Oregon.

Une étude américaine sur le tabagisme au sein des différentes catégories de population

L’étude, publiée le 16 novembre 2020 dans la revue Nicotine & Tobacco Research, a comparé la consommation de cigarettes au sein de différents groupes ethniques américains. En moyenne, le nombre de cigarettes consommées par jour a diminué d’environ 30 % entre 1992 et 2019. Toutefois, la réduction de la consommation de cigarettes a été plus importante pour les blancs non-hispaniques, ce qui indique que les politiques de lutte contre le tabagisme mises en œuvre au cours des 25 dernières années ont bénéficié à ce groupe plus qu’à d’autres, a déclaré Kari-Lyn Sakuma, auteure principale de l’étude et professeure adjointe au Collège de la santé publique et des sciences humaines de l’OSU (Université d’État de l’Ohio).

Les chercheurs ont examiné l’évolution dans le temps du nombre de cigarettes déclarées par les fumeurs chaque jour et du nombre de jours où ils ont fumé, le nombre de personnes qui ont commencé à fumer pour la première fois, et le nombre de personnes qui ont réussi à arrêter de fumer.

A l’origine de ces disparités, des techniques de l’industrie du tabac

Kari-Lyn Sakuma étudie depuis des années l’impact du tabagisme au sein de différents groupes ethniques. Elle estime que l’industrie du tabac a investi beaucoup d’argent dans la publicité et le marketing de leurs produits, en particulier dans les quartiers défavorisés. Elle investit également des fonds importants pour aller à l’encontre des politiques de santé publique qui pourraient contribuer à protéger les communautés.

Les quartiers à faibles revenus disposent de moins de ressources pour lutter contre les discours de l’industrie du tabac, notamment parce que la plupart des mesures de lutte contre le tabagisme commencent par une pression locale (interdire les panneaux d’affichage de cigarettes près des écoles par exemple). Selon Kari-Lyn Sakuma, les décideurs politiques devraient donner la priorité aux initiatives de santé publique qui adaptent leurs messages et leurs techniques de sensibilisation aux groupes ethniques défavorisés par les mesures de lutte contre le tabac ces dernières décennies.

©Génération Sans Tabac


Cette actualité reprend la publication parue dans News Medical :

Emily Henderson, Effectiveness of anti-smoking measures points to racial and ethnic disparities, shows data, www.news-medical.net (le 02 décembre 2020, consulté le 02 décembre 2020).

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Publié le 2 décembre 2020