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Le tabagisme des adolescents en France aujourd’hui

En 2018, l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies a publié son enquête annuelle sur la consommation de substances psychoactives auprès d’un panel de 20 000 adolescents[1] depuis la classe de sixième jusqu’à la terminale (soit de onze à dix-huit ans). Comprendre les étapes d’entrée dans le tabagisme et la diffusion de ce dernier auprès des jeunes consommateurs permettra de mieux lutter contre cette épidémie industrielle.

Le collège : moment clé de l’initiation au tabac.

La consommation de tabac enregistre un recul significatif au collège mais demeure très élevé  en comparaison des autres pays européens. Un collégien sur cinq environ (21,2%) a déjà expérimenté le tabac, contre 27,8% en 2014. Une grande partie des ces expérimentations se déroule entre les classes de cinquième et quatrième,  pour lesquelles le taux de tabagisme passe de 14 à 26%. En dépit d’une consommation souvent irrégulière, limitée à un nombre apparemment faible de cigarettes, les mécanismes de dépendance s’installent dès cette période.

Le lycée : l’installation des usages.

Le tabagisme quotidien intervient à partir du lycée chez les adolescents. En 2018, 17,5% des lycéens fument au quotidien, tandis que plus de la moitié d’entre eux (53%) ont déjà expérimenté le tabac. L’étude montre par ailleurs que le tabagisme touche indistinctement les filles et les garçons.

D’autres études soulignent que les inégalités sociales interviennent dès cet âge. Ainsi les jeunes en lycée professionnel ou centre CFA sont sensiblement plus nombreux à fumer que les jeunes en lycée général[2].

Un approvisionnement facilité et une protection parfois défaillante

Malgré l’interdiction de vente du tabac aux mineurs, 77% des fumeurs quotidiens de cet échantillon affirment acheter « presque toujours » ou « souvent » leurs cigarettes chez un buraliste. Ces résultats illustrent l’absence d’effectivité de cette mesure d’interdiction de vente aux mineurs par les buralistes. Un autre facteur important est le fait qu’une proportion importante de lycées, notamment professionnels  ne respectent pas l’interdiction de fumer dans l’enceinte de l’établissement. Aujourd’hui en France, l’industrie parvient toujours à recruter plus de 200 000 mineurs par an pour remplacer les fumeurs décédés prématurément du fait de leur tabagisme.

©Génération Sans Tabac


Source image :

Fig.1 : https://www.franceinter.fr/justice/etat-d-urgence-les-jeunes-autorises-a-fumer-au-lycee

[1] Pour accéder à l’intégralité de l’enquête https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxssz6.pdf

[2] https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxssw9.pdf

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 7 janvier 2020