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Le tabac comme obstacle au développement des PED

Les pays à faibles revenus et revenus intermédiaires (pays en développement), confrontés à des problématiques de développement urgentes, font souvent passer au second plan les risques sanitaires et économiques du tabagisme, dont les effets sont largement sous-estimés.

De plus en plus de preuves accumulées tendent à démontrer que tabagisme et pauvreté sont étroitement liés. Autrement dit, qu’il s’agisse de sa culture, de son commerce ou de sa consommation, le tabac constitue toujours un obstacle au développement.

On s’aperçoit que les personnes à bas revenu ont des taux de tabagisme plus élevés que le reste de la population. Le tabagisme des plus pauvres implique une hausse des dépenses liées à la santé, une baisse substantielle de la productivité, et autant de ressources qui pourraient être allouées à d’autres postes de dépense, comme l’éducation, l’alimentation. Ainsi, en Inde, on estime que 15 millions de personnes sont poussées dans la pauvreté en raison de la consommation de tabac[1].

La culture du tabac est par ailleurs une activité extrêmement coûteuse, en raison des quantités de produits chimiques qu’elle nécessite, mais également à cause des quantités de travail qu’elle exige. Pour cultiver un hectare de feuilles de tabac, environ 3000 heures de travail par an et par personne[2], contre 265 pour la même surface de maïs, représentant 11 à 12 heures de travail par jour[3]. Pour ces raisons, la culture du tabac est à l’origine de l’endettement de nombreux cultivateurs. Dans beaucoup de pays, les enfants non scolarisés représentent une part conséquente de la main-d’œuvre, augmentant les risques de pauvreté générationnelle.

La culture du tabac est extrêmement nocive pour la santé, en raison de l’exposition quotidienne aux produits chimiques notamment. Ainsi, 48% des cultivateurs de tabac au Brésil ont déclaré avoir identifié des problèmes de santé liés aux pesticides au sein de leur famille. La maladie du tabac vert est une maladie professionnelle par ailleurs très préoccupante.

Enfin, au niveau national, le tabagisme représente un coût sanitaire énorme, en raison des décès prématurés, des maladies, et des diminutions de productivité qu’il induit. En Côte d’Ivoire, le coût économique du tabac s’élève à près de 100 millions d’euros, en comptant les dépenses liées à la santé et les pertes de productivité. 9 000 ivoiriens meurent chaque année à cause du tabac. Dans son article 17, la Convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac souligne la nécessité de proposer des alternatives économiquement viables à la culture du tabac.

©Génération Sans Tabac


[1] http://ash.org.uk/wp-content/uploads/2019/07/ASH-Factsheet_Developing-World_v3.pdf

[2] https://www.stop-tabac.ch/fr/la-culture-du-tabac

[3] https://www.who.int/tobacco/communications/events/wntd/2004/en/wntd2004_brochure_en.pdf

 Source image : 

Fig.1 : http://www.trabajadores.cu/20170211/debaten-insuficiencias-aplicacion-la-resolucion-6/

|| ©DNF Pour un monde Zéro Tabac 

Publié le 26 décembre 2019