A cette période de l’année, les producteurs de tabac sont normalement en pleine saison des ventes. Cependant, en raison de la crise pandémique du COVID-19, les ventes aux enchères s’en retrouvent, cette année, fortement perturbées. Face à la crise, deux solutions : la fermeture des enchères ou leur maintien, mais sous réserve du respect des gestes barrière.
Deux solutions mais un seul résultat : des pertes économiques considérables pour les cultivateurs qui ne survivent déjà que difficilement de leur activité.
A Mysuru, en Inde, 65 000 hectares sont consacrés à la culture du tabac et 80% du tabac récolté est exporté à des fabricants de tabac étrangers[1]. Face aux restrictions pour contenir le coronavirus, les exportations sont devenues plus que jamais incertaines.
Or, dans cette même ville, un processus de transition vers la culture du gingembre est en cours depuis quelques années et a déjà entraîné une baisse de 80 000 à 65 000 hectares de surface cultivable de tabac. Il se pourrait que la crise pandémique actuelle joue en faveur d’une réduction supplémentaire de 10 000 hectares[2].
Les raisons de transition des cultivateurs sont purement et simplement économiques. Alors que le tabac ne leur garantit pas de profit et que le coût de travail devient de moins en moins abordable, la culture du gingembre leur garantit, elle, bel et bien des marges de profit. A l’inverse du tabac, les bénéfices de ventes du gingembre permettent non seulement de couvrir les investissements, mais également de sécuriser des fonds pour subvenir aux besoins essentiels et même, réinvestir l’année suivante.
Le cercle vicieux du surendettement et de la pauvreté générationnelle qu’entraîne la culture du tabac n’est plus à démontrer. La crise pandémique ne le rend que plus visible.
