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Le fléau sanitaire croissant du tabagisme dans les pays en voie de développement

En 2019, la population mondiale compte 7,7 milliards d’habitants, dont environ 1,1 milliard de fumeurs, la plupart dans les pays en voie de développement. Pour autant, selon une étude publiée par l’OMS[1] (Organisation Mondiale de la Santé), 80% de ceux-ci se concentrent dans les pays à faibles et moyens niveaux de revenus.

Si aujourd’hui 7,1 millions de personnes meurent chaque année en raison d’une consommation directe ou indirecte de tabac, le même organisme tire la sonnette d’alarme sur la forte probabilité que ce chiffre atteigne 8 millions de morts par an d’ici à 2030.

Et pour cause, le nombre de fumeurs dans les pays en voie de développement ne cesse d’augmenter au fil des années. Cette tendance se vérifie d’ailleurs particulièrement auprès des jeunes populations. Ainsi, on compte en proportion quatre fois plus d’adolescents fumeurs dans ces régions du monde qu’au Royaume-Uni.

Le développement de l’épidémie tabagique selon les catégories de pays : pays pauvres et pays riches suit une évolution actuellement opposée. Ainsi, entre 1986 et 2016, l’Europe a réduit sa consommation de tabac de 33%, et les Etats-Unis de 44%, là où le Moyen-Orient et l’Afrique ont respectivement accusé des hausses de 65% et 52%[2].

Entre 2005 et 2030, on estime que le tabagisme aura entraîné 40 millions de décès dans les pays développés, et il atteindra 135 millions dans les pays en voie de développement, soit plus de trois fois plus.

En effet, dans ces régions, le nombre de décès et de maladies va considérablement augmenter lors de ces prochaines années, représentant par ailleurs des coûts financiers de plus en plus lourds à assumer par des pays aux finances publiques souvent fragiles.

Les dépenses de tabac représentent d’ailleurs pour les familles des sommes conséquentes, réduisant considérablement leur pouvoir d’achat, et augmentant ainsi leur insécurité alimentaire. Ainsi, on considère qu’en Indonésie, les sommes dépensées en tabac par les fumeurs les plus pauvres sont 14 fois plus importantes que celles pour la viande, sept fois celles pour l’éducation et onze fois celles pour la santé. On estime de cette façon que le tabac peut représenter jusqu’à 40% du budget pour les ménages pauvres, réduisant ainsi mécaniquement les ressources disponibles pour l’alimentation, l’éducation ou la santé des enfants[3].

©Génération Sans Tabac


Sources :

http://www.atoo.ci/2019/05/31/le-tabac-tue-5000-personnes-par-an-en-cote-divoire/

[1] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/tobacco

[2] http://ash.org.uk/wp-content/uploads/2019/07/ASH-Factsheet_Developing-World_v3.pdf

[3] https://www.idrc.ca/fr/stories/tabagisme-lafrique-contre-attaque

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 7 janvier 2020