Actualités

L’Angleterre veut lutter contre les inégalités sociales face au tabac

Le gouvernement britannique lance une étude indépendante sur l’importance des disparités sociales dans l’efficacité de la lutte contre le tabagisme. Mieux comprendre les inégalités sociales dans les politiques de santé publique pourrait permettre d’améliorer l’efficacité de la lutte contre le tabagisme, et de faire de l’Angleterre un pays sans tabac d’ici 2030.

Cette étude, réalisée en amont de la publication du plan de lutte contre le tabagisme en Angleterre, est destinée à fournir au gouvernement britannique une expertise fiable et indépendante sur la nécessité de tenir compte des facteurs sociaux dans le cadre de la lutte contre le tabagisme. Ce travail a pour objectif d’orienter le gouvernement britannique dans ses campagnes de prévention et dans  le perfectionnement de ses politiques d’aide au sevrage tabagique[1]. Le Royaume-Uni se caractérise par une offre très structurée de la prise en charge de la dépendance tabagique et nicotinique.

Le fardeau tabagique en Angleterre

Malgré une forte diminution de la consommation tabagique observée au Royaume-Uni lors de ces dernières années, le tabac demeure un enjeu sanitaire, économique et environnemental de première importance. En effet, le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable, avec 64 000 décès par an. Une récente étude montrait que le tabagisme était à l’origine de près de huit millions de morts dans le pays depuis 1971. Sans intensification des politiques de lutte contre le tabagisme, les deux prochaines décennies pourraient se solder par deux millions de morts supplémentaires. A ce stade, le pays, qui a annoncé souhaiter atteindre une génération sans tabac en 2030, aurait sept ans de retard par rapport à l’objectif annoncé.

Le tabac, révélateur et renforçateur d’inégalités sociales

Derrière les chiffres de prévalence nationale se cachent de fortes inégalités : en Angleterre comme ailleurs, le tabagisme est un véritable marqueur social, et touche d’abord les populations les plus défavorisées. La prévalence tabagique varie fortement en fonction des régions : des villes plus populaires comme Manchester demeurent avec des niveaux de consommation relativement élevés (20,8%), tandis que Wokingham ou Richmond upon Thames observent des prévalences tabagiques beaucoup plus faibles (respectivement 5,5% et 6%). Par ailleurs, certains groupes sociaux semblent davantage touchés par le tabagisme. Ainsi, comme le soulignent les chiffres gouvernementaux, 21,4% des travailleurs manuels se déclarent fumeurs. De la même manière, le tabagisme affecte plus intensément les personnes fragiles : 25,8% des personnes souffrant de troubles de la santé mentale sont également fumeuses. Si la prévalence tend à fortement diminuer, la lutte contre le tabagisme observe de nombreux angles morts : une femme britannique sur dix est toujours fumeuse au moment de l’accouchement.

©Génération Sans Tabac

FT


Mots-clés : États-Unis, rabais, promotion, publicité, marketing, prix, Master Settlement Agreement

[1] Gov.uk, Communiqué de presse, Government launches landmark reviews to tackle health disparities, 04/02/2022, (consulté le 07/02/2022)

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 7 février 2022