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La surmortalité des fumeurs occasionnels : étude

Dans une étude américaine parue le 3 juin, des chercheurs se penchent sur les risques réels encourus par les fumeurs occasionnels, par rapport aux fumeurs quotidiens[1]. L’idée selon laquelle une consommation occasionnelle s’accompagne de faibles risques est en effet largement répandue : cette étude s’attache à la déconstruire.

Cette enquête de grande ampleur s’est basée sur un échantillon représentatif de la population américaine, observant plus de 500 000 personnes aux Etats-Unis. Les résultats montrent que les fumeurs quotidiens présentent un risque de mortalité plus élevé que les non-fumeurs, tandis que les fumeurs occasionnels encourent 1,82 fois plus de risques que les non-fumeurs de mourir prématurément. L’étude démontre par ailleurs que l’association entre surmortalité et tabagisme se sont observés dès la consommation de six à dix cigarettes par mois.

Par rapport aux personnes n’ayant jamais fumé, les risques de mortalité par un cancer lié au tabagisme sont 2,16 fois plus élevés chez les fumeurs occasionnels tout au long de leur vie. Les risques de développer un cancer du poumon sont 5,64 fois supérieurs chez les fumeurs occasionnels à vie que chez les non-fumeurs. Les risques de mortalité sont enfin plus élevés chez les fumeurs occasionnels à vie que chez les non-fumeurs pour tous les cancers, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires, et les autres causes de décès.

En conclusion, si les fumeurs réduisent leurs risques en passant d’une consommation quotidienne à une consommation occasionnelle, il est démontré qu’il n’existe pas de « petite consommation », et que quelques cigarettes par mois seulement représentent déjà un risque sanitaire considérable. Les récentes études menées sur le sujet indiquent à ce titre que les fumeurs non-quotidiens ont en moyenne une espérance de vie inférieure de cinq ans à celle des non-fumeurs. Cette étude souligne la nécessité de prendre en compte ce type de consommation dans les politiques anti-tabac, d’autant plus quand qu’elle pointe du doigt l’augmentation du nombre de fumeurs occasionnels.

©Génération Sans Tabac


[1] Public Health, « Dose-Response Association of Low-Intensity and Nondaily Smoking With Mortality in the United States », 3 juin.

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766667

©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 9 juin 2020