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La suppression des arômes réduit la publicité sur les lieux de vente

Une étude[1] a analysé les interdictions de vente de produits aromatisés de tabac et de vapotage et les conséquences concernant leur disponibilité et la publicité faite pour ces produits auprès de détaillants dans plusieurs villes californiennes entre 2015 et 2020. Les chercheurs ont constaté que les interdiction sur les ventes de produits aromatisés adoptées dans les villes ont entraîné une réduction significative de leur disponibilité et également de la publicité sur les lieux de vente en faveur de ces produits.

Pour cette étude, les chercheurs ont visité des détaillants de tabac dans les comtés d’Alameda et de San Francisco (Californie) en 2015 pour recueillir des données qui se rattachent à un protocole d’évaluation standardisée de la vente de tabac au détail. Les chercheurs ont mené la même évaluation en 2019-2020 après que certaines villes de ces deux comtés ont adopté des politiques restreignant la vente de produits aromatisés de tabac et de cigarettes électroniques. Les chercheurs ont également étudié les conséquences de ces interdictions sur les publicités sur les lieux de vente.

L’interdiction des arômes a réduit la disponibilité des produits aromatisés

Les législations complètes, c’est-à-dire celles qui interdisent les arômes pour l’ensemble des produits du tabac et de la nicotine, y compris le menthol, réduisent la disponibilité de ces produits dans les lieux de vente au détail et, ce faisant, suppriment un guichet d’entrée dans la consommation de ces produits. Elles contribuent en effet à réduire l’initiation au tabac chez les jeunes et par la suite le transfert de consommation vers d’autres produits.

Dans l’ensemble, la disponibilité des produits aromatisés a diminué de plus de 90 % dans les villes ayant adopté des restrictions complètes sur la vente de produits aromatisés et de plus de 60 % dans les villes ayant adopté des politiques partiellement restrictives, contre 13 % dans les villes n’ayant adopté aucune politique lors des enquêtes. La diminution de la disponibilité des produits aromatisés y compris dans les villes n’ayant adopté aucune mesure peut s’expliquer, selon les chercheurs, par l’anticipation d’une législation dans ce domaine ou encore résulter des effets d’entraînement des politiques d’interdiction dans les villes voisines. Par exemple, la ville de Newark, qui n’avait aucune politique en la matière, est entourée de Fremont où s’applique une politique complète à l’égard de l’interdiction des arômes pour ces produits.

Une diminution de la publicité associée à ces produits dans les lieux de vente

Les législations complètes d’interdiction de ventes de produits aromatisés pour le tabac et les cigarettes électroniques permettent également de réduire la publicité sur les lieux de vente. Les arômes représentent un vecteur important du marketing et la suppression de la vente de ces produits aromatisés a des conséquences directes sur l’ampleur des publicités déployées dans les lieux de vente concernés par cet interdit.

Ainsi, à titre d’illustration, des publicités affichées à l’extérieur des lieux de vente en faveur des cigarettes traditionnelles mentholées étaient présentes dans 40% des débits en 2015, avant l’entrée en vigueur de l’interdiction. En 2020, seuls 6,4% des débits présentaient encore ces publicités. Un même constat est dressé par les chercheurs en ce qui concerne les publicités en faveur des cigarillos aromatisés : près de 26% des débits avaient de telles publicités à l’extérieur du lieu de vente en 2015 contre 9,7% en 2020.

En ce qui concerne les publicités à l’intérieur du lieu de vente, plus de 6 débits sur 10 avaient des publicités pour des produits du tabac aromatisés à l’intérieur en 2015 contre 40% en 2020. En ce qui concerne les publicités pour des produits du vapotage aromatisés, 40% des débitants en avaient en 2015 contre 20% en 2020 après les interdictions.  Même si cette diminution apparaît plus faible, l’évolution doit être faite avec les villes où aucune réglementation n’est intervenue dans ce domaine. On y constate en effet une augmentation générale des publicités pour les produits aromatisés entre 2015 et 2020. Près de 8 débits sur 10 avaient des publicités pour les produits du tabac aromatisés en 2020 contre 50% en 2015 et 42% en avaient pour le vapotage aromatisé en 2020 contre 36% en 2015.

La US Food and Drug Administration (FDA) a annoncé en avril 2021 interdire les cigarettes mentholées et tous les arômes pour les cigarettes sur l’ensemble du territoire. Cependant, la mise en œuvre des interdictions fédérales pourrait prendre des années et n’inclut pas les produits du vapotage aromatisés au menthol. Pour combler les lacunes de la législation fédérale, les États et les juridictions locales continuent d’adopter à leur niveau des lois réglementant les ventes de produits de la nicotine aromatisés que ce soit les produits du tabac comme les produits du vapotage. En 2021, huit États, 325 localités et cinq nations autochtones avaient adopté de telles législations interdisant les ventes de produits aromatisés.

Mots-clés : États-Unis, Californie, interdiction arômes, tabac, menthol, vapotage, publicité

©Génération Sans Tabac

AE


[1] Holmes LM, Lempert LK, Ling PM. Flavored Tobacco Sales Restrictions Reduce Tobacco Product Availability and Retailer Advertising. International Journal of Environmental Research and Public Health. 2022; 19(6):3455. https://doi.org/10.3390/ijerph19063455

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 6 avril 2022