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La Suisse, mauvais élève européen de la lutte anti-tabac

L’association des ligues européennes contre le cancer a publié un rapport sur l’état des politiques publiques antitabac  menées dans 35 pays européens ainsi qu’en Israël[1]. Le document propose un classement de ces derniers en fonction de leur état d’avancement dans la mise en place de politiques publiques essentielles au niveau national :

  • Les hausses de prix sur les produits du tabac à travers l’augmentation des taxes ;
  • L’interdiction de fumer dans les espaces publics et sur le lieu de travail ;
  • Une meilleure information par le biais de campagnes de diffusion des résultats des recherches scientifiques sur les dangers du tabac ;
  • L’interdiction complète de toute forme de marketing en faveur du tabac: publicité et parrainage, promotion, y compris sur les lieux de vente des produits du tabac,;
  • L’existence de messages sanitaires visibles apposés sur les paquets de cigarettes et autres produits du tabac avec l’adoption de conditionnements neutres ;
  • La mise en place d’une aide à l’arrêt pour les fumeurs, notamment par un accès facilité à un suivi et à un traitement médical.

Cette dernière évaluation parue en février 2020 et portant sur les données de 2018 intégrait également les mesures de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac et la protection des politiques publiques à l’égard de l’ingérence de l’industrie du tabac.

Sans grande surprise, la Suisse arrive à l’avant-dernière place du classement européen, derrière le Luxembourg et devant l’Allemagne. Comme le souligne le rapport, loin de s’engager dans la lutte contre le tabagisme, la Suisse est aujourd’hui l’eldorado de l’industrie du tabac, et le dernier pays Européen à ne pas avoir ratifié la Convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac (CCLAT). Depuis 2017, le Conseil Fédéral suisse n’a plus la compétence pour augmenter les taxes sur les produits du tabac, qui n’ont par ailleurs pas évolué depuis 2013. Les trois plus grandes compagnies de tabac ont implanté en Suisse leur siège social, en partie attirées par la structure fédérale du pays, où de petites entités politiques –les cantons- possèdent de larges pouvoirs décisionnaires, facilitant par là l’ingérence des cigarettiers. Ce choix politique n’est pourtant pas sans conséquences sur la santé publique du pays : chaque année, 8600 personnes meurent du tabagisme en Suisse[2].  En outre, la Suisse constitue un véritable laboratoire pour les fabricants de tabac qui y décident et expérimentent impunément leurs stratégies avant d’essayer de les déployer dans les autres pays.

©Génération Sans Tabac


[1] https://www.tobaccocontrolscale.org/TCS2019.pdf

[2] The Tobacco Atlas, Fiche pays : Suisse.

https://tobaccoatlas.org/country/switzerland/

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 26 février 2020