Actualités

La Nouvelle-Zélande pourrait réduire la nicotine dans le tabac et interdire les filtres

Les niveaux de nicotine dans les produits du tabac pourraient être drastiquement diminués en Nouvelle-Zélande, tout comme les filtres pourraient bientôt être interdits. La mise en place de ces mesures est encouragée par la Ministre néo-zélandaise en charge de la santé, Ayesha Verrall.

La ministre néo-zélandaise vient de publier son Plan d’action pour une génération sans tabac, prévue en 2025[1]. Lancé dès 2010 dans le pays, le projet de parvenir à moins de 5% de fumeurs d’ici 2025 a permis une amélioration significative de la situation tabagique et sanitaire : seuls 12% des Néo-zélandais sont aujourd’hui des fumeurs quotidiens. Toutefois, comme le souligne le document du Ministère de la Santé, ces progrès cachent de fortes disparités sociales et ethniques. En particulier, dans son éditorial, la Ministre insiste sur la nécessité d’intensifier les politiques de santé publique chez les Maoris, davantage confrontés à l’épidémie tabagique.

Réduire les niveaux de nicotine à des « niveaux minimaux »

Au-delà de réduire les inégalités entre les communautés en matière de tabac et de santé, le Plan d’action se fixe pour objectifs d’encourager les fumeurs à stopper leur consommation, et dissuader les jeunes de s’initier au tabagisme. Pour ce faire, la Ministre de la santé propose notamment de rendre les produits du tabac moins accessibles, moins attractifs et addictifs, et financièrement moins abordables. En particulier, le Plan d’action propose de réduire la nicotine à des « niveaux minimaux », pour diminuer les mécanismes de dépendance, chez les plus jeunes comme chez les fumeurs quotidiens, qui pourraient être amenés à réduire progressivement leur consommation tabagique, et rendre plus aisées leurs tentatives de sevrage.

Interdire les filtres pour préserver la santé publique et l’environnement en Nouvelle-Zélande

Le Plan d’action suggère également d’interdire les filtres dans les produits du tabac, en rappelant que l’usage de ceux-ci ne s’accompagne d’aucune diminution de la dangerosité des cigarettes, et qu’une telle mesure pourrait même réduire la prévalence tabagique. En effet, dans la mesure où ces filtres sont conçus par l’industrie du tabac pour rendre la fumée de tabac plus agréable, moins irritante, et pour altérer la perception du fumeur sur les risques réels de sa consommation, leur interdiction apparaît comme une mesure de santé publique. L’argument sanitaire n’est toutefois pas le seul à être mobilisé par la Ministre, puisque l’interdiction est également motivée par des considérations environnementales. Ainsi, le Plan d’action pointe les mégots comme la « source de pollution mondiale la plus envahissante », en soulignant que 78% des déchets ramassés en Nouvelle-Zélande sont des mégots de cigarettes.

Enfin, une série d’autres mesures sont proposées dans le Plan d’action, comme l’instauration d’un prix minimum pour les produits du tabac, l’interdiction de toute innovation ayant pour conséquence de renforcer l’attractivité et l’addictivité du tabac, ou la réduction du nombre de points de vente en Nouvelle-Zélande dans une optique de diminuer l’accessibilité des produits du tabac, et d’en dénormaliser la consommation.

Mots clés : Nouvelle-Zélande, Nicotine, Filtres

FT


[1] Ministry of Health, New Zealand Government, Proposals for a Smokefree Aotearoa 2025 Action Plan, 2021, (consulté le 18/10/2021)

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 19 octobre 2021