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La Fondation pour un monde sans fumée de Philip Morris bat de l’aile

La Stopping Tobacco Organizations and Products (STOP) dresse un bilan de la Fondation pour un monde sans fumée (FSFW), trois ans après son lancement. La Fondation semble accumuler les revers et les difficultés à dissimuler ce qu’elle est : un groupe de façade destiné à promouvoir les intérêts de Philip Morris International (PMI).

Malgré ses déclarations officielles de vouloir « accélérer la fin du tabagisme », à travers une recherche « indépendante », la Fondation n’a pas réussi à se positionner en tant qu’acteur crédible sur la question. Pour cause, Philip Morris reste encore aujourd’hui son seul financeur : en trois ans, le front group n’est pas parvenu à trouver d’autres bailleurs de fonds.

Un manque évident de crédibilité scientifique

Selon STOP, la Fondation a surtout perdu toute sa légitimité en tant qu’organisation scientifique dès 2018, lorsque des chercheurs, en analysant sa déclaration de revenus, ont constaté qu’elle avait davantage investi en communication qu’en recherche. La Fondation pour un monde sans fumée aurait dépensé en trois ans 240 millions d’euros, provenant uniquement de Philip Morris International.  Dès lors, plusieurs organisations et instituts ont décidé de rompre leurs liens, tandis que certains bénéficiaires ont rejeté ou remboursé des financements de la Fondation pour un monde sans fumée (FSFW), à l’instar de l’ONG BRAC Bangladesh, de l’Université du Cap, ou de la Telenor Health. Par ailleurs, les recherches financées par la Fondation ont souvent été dirigées par des chercheurs déjà liés au cigarettier PMI. A la découverte des liens entre la FSFW et l’industrie du tabac, des projets de recherche ont été abandonnés par des collaborateurs extérieurs.

De moins en moins d’alliés

De nombreux acteurs se désolidarisent de la Fondation pour un monde sans fumée, mettant en péril la stratégie de Philip Morris d’infiltrer le monde de la recherche à travers la promotion d’un groupe de façade. Comme le mentionne STOP, de plus en plus d’écoles de santé publique s’engagent publiquement à ne pas travailler avec la FSFW. En interne, la situation n’est également guère reluisante : malgré une dépense de plus de 850 000 dollars en recrutements pour 2019, les effectifs ont réduit de 40%, y compris dans les postes de direction.

La promotion des intérêts de Philip Morris

Les acteurs de santé pointent du doigt le conflit d’intérêt évident entre la Fondation et l’industrie du tabac. En effet, une majeure partie des recherches émanant de la FSFW font la promotion des nouveaux produits de l’industrie comme le tabac chauffé, nouvel axe de développement de Philip Morris. Pour ces raisons, STOP invite « les décideurs publics, les chercheurs, et la société civile à rester vigilants face aux tentatives de la Fondation de promouvoir les intérêts des cigarettiers sous couvert de santé publique ».

Mots clés : Front Group, Philip Morris

©Génération Sans Tabac


[1] STOP, 3 Years In: FSFW is a Failing “Front Group”, 27/10/2020, consulté le 28/10/2020

 

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 29 octobre 2020