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La cigarette électronique, une alternative préférable au tabac mais pas sans risques

Sollicité par le Service public fédéral de Santé publique et sur la base des plus récentes publications, le Conseil supérieur de la santé belge (CSS) a publié le 28 juin un nouvel état des lieux[1] des enseignements scientifiques concernant la cigarette électronique. Pour le CSS, la cigarette électronique est clairement moins nocive que les cigarettes traditionnelles et peut être proposée comme « aide au sevrage tabagique ». Le Conseil rappelle cependant que la cigarette électronique n’est pas sans risques et est potentiellement dangereuse.

En 2015, le Conseil supérieur de la santé avait déjà indiqué dans un avis que l’usage des cigarettes électroniques pouvait être intégré dans la lutte contre le tabagisme dans certaines conditions mais qu’il fallait mettre l’accent sur la réduction de l’accessibilité des produits du tabac.

La cigarette électronique peut être un outil de sevrage

Le Conseil considère que la cigarette électronique peut être une aide à l’arrêt complet du tabac, mais il la déconseille pour les non-fumeurs et, en particulier, pour les jeunes.

« La e-cigarette peut permettre aux fumeurs d’en tirer des avantages pour leur santé, mais uniquement s’ils abandonnent complètement la cigarette classique. Cependant, pour les ex-fumeurs qui passent complètement à la e-cigarette, certains risques demeurent », pondère le CSS.

Le rapport rappelle que les données sur l’utilisation à long terme de la cigarette électronique sont pour le moment insuffisantes et que son utilisation doit être considérée comme un moyen temporaire d’arrêt complet du tabac et, de préférence, d’arrêt par la suite de vapoter.

Plus de surveillance nécessaire sur les arômes et les ingrédients

Dans son rapport consultatif, le CSS préconise une surveillance plus stricte des ingrédients et arômes existants dans les produits du vapotage. Par exemple, les saveurs et les arômes des cigarettes électroniques sont généralement approuvés pour une utilisation dans les produits alimentaires, mais leurs effets en cas d’inhalation sont encore insuffisamment connus. Il existe aujourd’hui plus de 1 800 substances sur le marché.

Pour le Conseil, il est donc nécessaire de « geler » le marché actuel des e-liquides. Aucun nouvel ingrédient ne devrait donc être autorisé. Entre-temps, les effets de l’inhalation des e-liquides et des ingrédients qui sont déjà sur le marché doivent être étudiés. Si des effets nocifs sont constatés, les ingrédients devraient alors être retirés du marché le plus rapidement possible. La pratique actuelle, selon laquelle les fabricants peuvent commercialiser des e-liquides contenant des ingrédients qui n’ont pas été testés pour leur mode d’utilisation est inacceptable, indique le rapport.

En termes d’emballage, le CSS exige de réduire l’attractivité du packaging et de davantage faire respecter l’interdiction de publicité pour ces produits, notamment sur les réseaux sociaux.

Mettre l’accent sur la réduction du tabagisme

Le CSS estime que l’utilisation des produits du vapotage peut jouer dans certaines conditions un rôle dans la politique de lutte contre le tabagisme mais que la priorité doit être de réduire la consommation et l’accessibilité des produits du tabac. Le Conseil invite les pouvoirs publics à bien appliquer l’article 5.3 de la Convention-Cadre de l’OMS. Cet article vise à protéger les politiques publiques, que ce soit dans leur élaboration comme dans leur mise en œuvre, de l’influence de l’industrie du tabac. Le CSS recommande aussi la mise en place de politiques fiscales fortes, une réduction drastique des lieux de vente, le remboursement des traitements de substitution à la nicotine, une meilleure prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé.

Mots-clés : Belgique, Conseil supérieur de santé, vapotage, cigarette électronique, sevrage

©Génération Sans Tabac

AE


 [1] Cigarette électronique : évolution, Conseil Supérieur de la Santé, CSS N° 9549, juin 2022

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 30 juin 2022