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Journée mondiale sans tabac : l’industrie du tabac reste le principal obstacle à l’arrêt

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac 2021 (JMST), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une campagne mondiale sous le slogan « S’engager à arrêter ». L’objectif de la campagne est d’aider 100 millions de personnes à arrêter de fumer grâce à diverses initiatives et outils numériques. Selon l’OMS, cet objectif pourra être atteint en créant des conditions favorisant le sevrage tabagique, notamment en soutenant les politiques éprouvées d’arrêt du tabac, en améliorant l’accès aux services de sevrage pour tous et en sensibilisant aux tactiques de l’industrie du tabac qui met tout en œuvre pour attirer une nouvelle base de consommateurs[1].

Une majorité des consommateurs de tabac (60%) dans le monde veut arrêter de fumer mais beaucoup n’ont pas les moyens ou le soutien adéquats pour le faire. Sans assistance, seuls 4 à 7% de ceux qui tentent d’arrêter de fumer y parviennent.  Actuellement, plus de 70% des 1,3 milliard de consommateurs de tabac dans le monde n’ont pas accès à des traitements éprouvés pour réussir à arrêter de fumer[2]. Cette carence dans l’accès aux services de sevrage a été exacerbée en raison de la pandémie de Covid19. L’industrie du tabac, quant à elle, met tout en œuvre pour promouvoir activement ses nouveaux produits du tabac et de la nicotine pour faire face au déclin des cigarettes traditionnelles.

L’industrie du tabac, un obstacle à la réduction globale de dépendance à la nicotine

L’industrie du tabac induit le public en erreur sur les méthodes efficaces et éprouvées de sevrage en faisant la promotion active de ses nouveaux produits du tabac et de la nicotine[3]. Elle dissuade les consommateurs d’arrêter complètement la consommation de produits du tabac et de nicotine. À travers cette promotion, l’industrie détourne l’attention de la responsabilité des dommages causés par ses produits et affaiblit les mesures éprouvées de lutte contre le tabagisme. Les fabricants de tabac commercialisent leurs nouveaux produits comme « des alternatives plus sûres » voire des « aides au sevrage tabagique », bien que l’OMS ait rappelé que les différents produits mis sur le marché ne sont pas anodins et sans risques.  À travers leurs campagnes marketing d’un « monde sans fumée » et d’un « avenir meilleur » sous couvert de l’argument de réduction des risques, les fabricants véhiculent un discours qui se veut rassurant à propos de leurs nouveaux produits afin de dissuader les fumeurs d’arrêter la consommation de tabac et de nicotine.

La désinformation scientifique au cœur de la stratégie marketing de l’industrie

Philip Morris (PMI), à travers sa Fondation pour un monde sans fumée et British American Tobacco (BAT) profitent de cette JMST pour communiquer autour de leurs nouveaux produits sur leur sites internet respectif. On peut lire sur le site de la Fondation « la Fondation exhorte les fumeurs adultes à s’engager à cesser de fumer des combustibles et à mâcher des produits toxiques du tabac sans fumée ou à passer à une gamme croissante d’alternatives moins nocives à base de nicotine ». Le groupe de façade de PMI n’hésite pas à attaquer les politiques et les mesures de santé de l’OMS, jugées « non adéquates pour réduire le nombre de fumeurs dans le monde » et affirme que les « défis auxquels sont confrontés les fumeurs lorsqu’ils essaient d’arrêter de fumer ont été largement ignorés ». Pour la Fondation Philip Morris, l’unique réponse reste l’innovation technologique qui offre, selon elle, une nouvelle façon d’aller de l’avant pour les fumeurs. Un discours similaire pour BAT qui indique dans son rapport sur le « rôle de la cigarette électronique dans la réduction des risques » que la réduction de l’impact de leur activité sur la santé est au cœur de leur objectif en créant un « un avenir meilleur en offrant la plus large gamme d’alternatives à risque réduit aux cigarettes ».

L’OMS rappelle que des traitements pour la prise en charge du sevrage tabagique existent et ont été démontrés comme efficaces. Ces traitements éprouvés de l’arrêt du tabac doivent être rendus accessibles aux fumeurs désireux d’arrêter et ils nécessitent d’être associés à d’autres mesures de lutte contre le tabagisme telles que les hausses des taxes, l’instauration d’environnements sans tabac, l’interdiction de vente aux mineurs, l’interdiction des arômes…

Mots clés : OMS, JMST, Journée mondiale sans tabac, sevrage, tabagisme, arrêt du tabac

©Génération Sans Tabac


[1] Quit tobacco to be a winner, Organisation Mondiale de la santé, 19 mai 2021, consulté le 31 mai 2021

[2] Génération sans tabac, Le sevrage tabagique, un droit humain dont l’accès doit être facilité, 27 mai 2021, consulté le 31 mai 2021

[3] Note d’information, How the tobacco industry undermines cessation, ATCA – ENSP – GGTC, 31 mai 2021

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 31 mai 2021