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En Afrique du Sud, l’interdiction du tabac soulage les hôpitaux

L’interdiction de vente de produits du tabac pendant cinq mois en Afrique du Sud a permis de réduire d’environ 70% la pression liée aux bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) sur le service d’urgence d’un hôpital régional, selon une étude publiée dans l’African Journal of Primary Health Care & Family Medicine[1].

Cette étude est la première à s’intéresser à l’impact de l’interdiction de vente de tabac sur la santé. Pour les chercheurs, l’objectif gouvernemental de protection de la santé et de réduction de la pression sur les services de santé en période de pandémie a été pleinement réalisé.

Un fort impact sur les BPCO

Entre janvier et août 2020, le nombre de recours pour bronchopneumopathies chroniques obstructives au centre d’urgence de l’hôpital régional George a chuté de 70% par rapport à la même période en 2019. Les BPCO sont des maladies chroniques et invalidantes, préalablement connues sous les termes de bronchites chroniques et emphysèmes. Ces maladies se caractérisent par une aggravation progressive conduisant vers l’insuffisance respiratoire pouvant entraîner la mort. Or, la consommation de tabac de très loin la plus fréquente cause de BPCO, et son arrêt complet est la seule mesure capable d’arrêter l’évolution de la maladie. Par ailleurs, les personnes atteintes de BPCO présentent un risque plus élevé de contracter une forme grave et mortelle de COVID-19.

Une interdiction doublement bénéfique

Afin de pouvoir prendre en compte une éventuelle autre cause à la désaffection des urgences par les patients porteurs d’une BPCO, les chercheurs ont évalué l’évolution sur les mêmes périodes des recours pour une autre pathologie : les infections des voies urinaires qui ont également diminué, mais de seulement 30 %, entre 2019 et 2020.  Ainsi, les chercheurs concluent que l’interdiction de la vente de tabac explique en grande partie cette baisse de venue à l’hôpital des patients porteurs d’une BPCO, contribuant à réduire la pression sur les urgences liée à la pandémie.

Limites de l’étude

Cette étude, qui souligne le rôle positif vraisemblable de l’interdiction de vente du tabac sur la fréquentation des hôpitaux pour BPCO, méritera d’être confortée par d’autres observations, compte-tenu de la crainte possible de certains patients de ne pas venir à l’hôpital et de l’affluence soudaine de patients atteints par la Covid-19, ayant pu être considérés comme prioritaires par rapport à d’autres pathologies pour une hospitalisation.

©Génération Sans Tabac


[1] Saieva P, Jenkins LS. When people do not ‘Zol’: Reduced emergency centre attendance of patients with chronic obstructive pulmonary disease during coronavirus disease 2019 lockdown with the accompanying tobacco sales ban in South Africa. Afr J Prm Health Care Fam Med. 2021;13(1), a2750. https://doi.org/10.4102/phcfm.v13i1.2750

Crédit photo : ©NIC BOTHMA/EFE/Newscom/MaxPPP

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 8 mars 2021