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Les inégalités territoriales du tabagisme

Bonne nouvelle : entre 2016 et 2017, 1 million de Français ont arrêté de fumer. Il semblerait donc quele Plan national de réduction du tabagisme (PNRT)et les campagnes de prévention aient porté leurs fruits. Cependant, une étude de Santé Publique France (SPF) révèle que ce sevrage s’est effectué de manière hétérogène selon les régions.
La prévalence tabagique quotidienne chez les 18-75 ans s’élève à 32%[1]. Cette moyenne nationale cache cependant de fortes disparités qui, lorsque l’on regarde plus précisément, s’expliquent notamment par des marqueurs sociaux et géographiques.

Une variabilité de la prévalence tabagique selon les territoires

En France, les disparités régionales en matière de tabagisme sont indéniables. Diverses études menées par l’INSERM et l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) répartissent même les régions françaises selon trois catégories principales :
• Les régions dont la proportion de fumeurs quotidiens entre 18 et 75 ans est inférieure à la moyenne nationale : l’Île-de-France (21,3%) et les Pays-de-la-Loire (23%) ;

• Les régions proches de la moyenne nationale : Bretagne (26.5%), Normandie (25.6%), Centre-Val-de-Loire (28%), Bourgogne-Franche-Comté (28,6%), Auvergne-Rhône-Alpes (26.2%) et Nouvelle-Aquitaine (28.1%) ;

• Les régions où la part de fumeurs quotidiens est supérieure à la moyenne : Provence-Alpes-Côte-d’Azur (32,2%), Occitanie (30,3%), Grand-Est (30,1%) et les Hauts-de-France (30,5%). Ces régions présentent une incidence et une mortalité particulièrement élevées liées aux pathologies associées au tabac à l’instar du cancer des poumons.

• Dans les DOM-TOM, excepté sur l’île de la Réunion, les taux de tabagisme sont plus faibles qu’en métropole.

Une variabilité au sein des territoires notamment marquée par des facteurs sociaux et géographiques

La part de fumeurs baisse à mesure que le niveau de vie augmente. « Le tabagisme est socialement marqué, on fume davantage quand on est dans une situation socio-économique défavorable », a expliqué à l’AFP Viet Nguyen Thanh, responsable de l’unité addictions à Santé publique France.

En Bretagne, par exemple, 39,2% du premier tiers de la population aux revenus les moins élevés fume, contre 18,4% du troisième tiers. En outre, la part de fumeurs évolue également selon le degré d’étude des individus. Ainsi, en Occitanie, 33,2% des personnes non-diplômées du baccalauréat fument, contre moins du quart des individus diplômés.

Au regard de ces données, la meilleure performance de l’Île-de-France pourrait donc s’expliquer par le fait que le niveau socio-économique y est globalement plus élevé que dans les autres régions françaises.

Le cas des régions frontalières

Autre facteur jouant sur la prévalence tabagique : la localisation et en particulier la localisation frontalière. Les quatre régions où les habitants fument le plus ont effectivement des frontières communes avec des pays où le tabac y est vendu moins cher. Au vu des deux derniers facteurs évoqués, des plans régionaux de lutte contre le tabagisme, adaptés aux spécificités de ces zones, pourraient probablement aider à uniformiser les chiffres. Un nouveau baromètre est prévu par Santé Publique France pour 2020.  

Il convient de circonscrire ces disparités régionales dans un contexte de baisse à l’échelle nationale. Sous l’effet de politiques de santé publiques soutenues et d’initiatives de la société civile, le tabagisme est bel et bien en recul, en France.

Tabagisme intensif : le combat continue

Le tabagisme est considéré comme intensif à partir de 10 cigarettes par jour. Or, l’étude a également montré qu’en 2017, parmi les fumeurs quotidiens, 66,8 % fumaient de façon intensive. Des chiffres alarmants quand on connaît les risques de pathologies liées à cette pratique. 

Tabagisme et grossesse : des chiffres toujours trop haut

Santé Publique France alerte aussi sur la persistance du tabagisme avant et au cours de la grossesse. Ainsi, en 2016, la prévalence de la consommation de tabac était encore estimée à 16,2 %. Les risques pour le fœtus et le nourrisson sont pourtant considérables, et les campagnes d’information doivent donc se poursuivre intensément.  

©Génération Sans Tabac


[1] Santé Publique France. Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°15, 28 Mai

[i] https://www.lefigaro.fr/conso/2019/01/29/20010-20190129ARTFIG00150-tabac-quelles-sont-les-regions-o-l-on-fume-le-plus.php

[i] https://sante.journaldesfemmes.fr/quotidien/2440708-tabac-fumeurs-regions-barometre-sante-publique-france

[i] « Tabagisme et grossesse : de nombreux risques pour l’enfant à naître »
https://www.generationsanstabac.org/actualites/tabagisme-et-grossesse-de-nombreux-risques-pour-lenfant-a-naitre/

[i] « L’influence du tabagisme sur les enfants à naître »
https://www.generationsanstabac.org/actualites/influence-tabagisme-enfants-naitre/

Dora Laty, 29 janvier 2019, www.doctissimo.fr
https://www.doctissimo.fr/sante/arreter-de-fumer/lutter-contre-le-tabagisme/tabagisme-en-baisse-avec-d-importantes-disparites-regionales
 

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Publié le 10 juin 2020