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L’industrie du tabac épinglée pour absence de protection de ses salariés au Covid19

L’organisation mondiale de surveillance de l’industrie du tabac STOP et Action on Smoking and Health (ASH) alertent sur l’exposition au Covid19 de salariés travaillant pour l’industrie du tabac. Cettealerte survient alors que deux ouvriers sont morts du COVID19 et des dizaines d’autres ont été testés positifs à HM Sampoerna, une filiale de Philip Morris International en Indonésie.

Selon des informations parues dans le Jakarta Post, neuf travailleurs de l’usine du district de Rungkut à Surabaya, dans l’est de Java, qui emploie au moins 500 personnes, ont été admis à l’hôpital. L’usine de Sampoerna a fermé ses portes le 27 avril, plus de trois semaines après qu’un travailleur ait déclaré les premiers symptômes (le 2 avril) et près de deux semaines après la mort du travailleur (environ le 18 avril).

Plus tôt en avril, des travailleurs de la fabrique de cigarettes Ibadan dans l’État d’Oyo au Nigéria, où des mesures de distanciation sociale devaient être mises en place, ont accusé la direction de British American Tobacco de les exposer à un risque d’infection au COVID19. Une plainte similaire a été signalée au Zimbabwe, où l’Union nationale de l’industrie du tabac et des métiers connexes a exigé la suspension des enchères annuelles de tabac pendant que le pays se trouvait dans une situation de confinement national.

Des antécédents en matière d’atteinte aux droits de l’homme et de pratiques de travail et conditions de travail dangereuses

Même avant l’épidémie de COVID19, les compagnies de tabac ont été mises en cause dans plusieurs cas de conditions de travail inhumaines et dangereuses. En 2019, des avocats des droits de l’homme ont déposé une plainte au nom des producteurs de tabac au Malawi. En 2010, Human Rights Watch a dénoncé le travail des enfants dans des exploitations agricoles qui fournissaient du tabac à Philip Morris International au Kazakhstan[2].

Au Nigeria, les travailleurs licenciés[3] d’une usine de British American Tobacco Ibadan avaient auparavant demandé au gouvernement nigérian de poursuivre l’entreprise pour traitement inhumain, y compris pour une exposition massive aux feuilles de tabac brut provoquant une intoxication à la nicotine dans des locaux de surcroît mal ventilés.

« En exposant leurs employés et, au-delà, le reste de la population, à un plus grand risque de coronavirus, l’industrie du tabac démontre une fois de plus son mépris total pour la santé, la vie et les droits de l’homme. Et tout cela pour garantir l’approvisionnement d’un produit qui tue lorsqu’il est consommé exactement comme le souhaite l’industrie », a déclaré Laurent Huber, directeur exécutif d’Actions on Smoking in Health.  Les gouvernements doivent veiller à ce que les compagnies de tabac et leurs fournisseurs respectent les distances physiques et autres mesures pour ralentir la propagation du coronavirus.

©Génération Sans Tabac


[2] https://www.nytimes.com/2010/07/14/business/global/14smoke.html

[3] https://www.environewsnigeria.com/suffered-work-related-illnesses-fired/

©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 11 mai 2020