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Indonésie : hausse des taxes sur le tabac pour financer le système de santé

L’Indonésie s’engage à augmenter les taxes sur le tabac pour financer le système de santé mis à rude épreuve par le tabac et la COVID-19. Le prix des cigarettes en Indonésie reste l’un des plus bas au monde, ce qui contribue de manière significative au taux élevé de tabagisme dans le pays.

Le Ministère indonésien des finances a publié un décret[1] contenant une disposition visant à augmenter les taxes sur le tabac. La mise en œuvre de mesures qui réduisent le tabagisme est particulièrement importante dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Le tabagisme est l’un des principaux facteurs de maladies non transmissibles (MNT) et il augmente le risque de contracter une forme grave du virus.

Outre les taxes sur le tabac, le décret comprend également des taxes sur les aliments qui contiennent de grandes quantités de sucre, de sel et de graisse, lesquels sont également des facteurs de risque de MNT. Le rôle du tabagisme en Indonésie et la crise du coronavirus est particulièrement préoccupant dans la mesure où le pays a l’un des taux de tabagisme les plus élevés au monde : 38% de la population âgée de 15 ans et plus sont fumeurs. La prévalence de fumeurs est notamment élevée parmi les hommes où elle concerne 70% des 15 ans et plus[2].

Rendre les cigarettes moins abordables financièrement grâce à une taxation accrue du tabac est une politique fondée sur des données probantes énoncée dans la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT) et ses directives d’application[3]. Les augmentations significatives de taxes sont une mesure dite «gagnant-gagnant». En effet, les recettes additionnelles de la taxation du tabac peuvent être affectées au renforcement des systèmes de santé détériorés par l’épidémie tabagique et la récente pandémie et ces hausses de taxes réduisent la consommation de tabac.

En avril 2020, 42 associations indonésiennes avaient lancé un appel au président indonésien, Joko Widodo, afin qu’il renforce, d’urgence, la réponse à la COVID-19 dans le pays. Ces associations préconisaient de mettre en œuvre un ensemble complet de mesures de lutte antitabac dont l’efficacité est démontrée. Elles avaient demandé que le pays ratifie immédiatement le traité de l’OMS, la CCLAT. Parmi les premières dispositions à mettre en œuvre, les associations appelaient à des augmentations de taxes, l’instauration d’interdictions de fumer dans les lieux publics, l’adoption de larges avertissements sanitaires sur les paquets, l’aide à l’arrêt pour les fumeurs. Un suivi de la consommation fait également partie des dispositions de base à mettre en œuvre pour protéger la santé publique, en particulier la jeune génération.

Pour le Dr Tara Singh Bam, directrice adjointe pour la région Asie-Pacifique à l’Union, « L’adoption de ces mesures est essentielle pour aider l’Indonésie à lutter contre la COVID-19 et soutenir son système de santé durement touché par le virus. Les défenseurs de la santé publique notamment de la lutte antitabac doivent désormais veiller à ce que ces dispositions soient effectivement mises en œuvre ».

Texte traduit et adapté de l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires

©Génération Sans Tabac


[1] https://jdih.kemenkeu.go.id/fullText/2020/77~PMK.01~2020Per.pdf

[2] https://apps.who.int/gho/data/view.main.GSWCAH20v?lang=en

[3] https://www.who.int/fctc/guidelines/fr/

©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 24 juillet 2020