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Huitième observatoire de l’Industrie du tabac face à la pandémie de COVID19

STOP, est un organisme de veille à l’échelle internationale qui suit les pratiques d’interférence de  l’industrie du tabac dans les politiques publiques. L’organisme a relevé depuis le début de la pandémie un regain d’activité de cette l’industrie dans de nombreux pays à travers le monde. Cette recrudescence de la présence de l’industrie de tabac est liée de très près à la pandémie Covid19 qui lui permet de blanchir son image. Cette édition couvre les mois de juillet et août 2020.

Tendances majeures de cette période de surveillance :

  • L’Espagne a interdit de fumer dans les espaces publics où la distanciation sociale n’est pas possible. Ces mesures ont été initialement mises en place en Galice[1] et aux îles Canaries, puis appliquées à l’échelle nationale. Les représentants de l’industrie, «Mesa del Tabaco», se sont prononcés contre les restrictions, invoquant le manque de preuves de son efficacité[2].
  • BAT a annoncé avoir demandé l’approbation de la FDA pour son vaccin réalisé par sa filiale Kentucky BioProcessing COVID-19 en juillet. À travers sa filiale, BAT essaie de promouvoir une image positive de l’entreprise et de se positionner comme un acteur légitime de santé publique occultant la réalité de ses pratiques[3].
  • Poursuite des démarches de dons de l’industrie du tabac en vue d’obtenir des mesures favorables à son égard. En Zambie, Japan Tobacco International a récemment fait un don de 150 000 US$ et a obtenu les remerciements publics d’un dirigeant.

Focus sur l’Afrique du Sud[4].

En Afrique du Sud, dans le cadre du confinement de la population associé à la pandémie de COVID 19, le gouvernement a pris la décision, le 27 mars 2020, d’interdire la vente de produits du tabac et d’alcool, considérant ces produits comme non-essentiels.  S’en sont suivies des menaces de BAT et de la Fair Trade Independent Tobacco Association (FITA) d’attaquer cette disposition devant les tribunaux. La FITA a déclaré qu’il n’y avait pas de lien rationnel entre l’interdiction de la cigarette et l’objectif d’état d’urgence destiné à empêcher la propagation de la COVID-19. En dépit d’une relaxe par le tribunal, la FITA a fait appel devant la Cour suprême et ce, malgré la levée de l’interdiction de vente intervenue le 17 août 2020[5] avec le déconfinement.

Dans le pays, BAT, JTI, Imperial et la FITA ont tous tenté de saper et d’interférer dans les systèmes de suivi et de traçabilité qui s’attaquent au commerce illicite. Une étude de l’Université du Cap a révélé que 90% des personnes interrogées étaient toujours en mesure d’acheter des cigarettes malgré l’interdiction de vente. L’auteur de cette étude a indiqué que les sociétés sud-africaines de tabac ont fourni «plus de 90% des cigarettes vendues pendant le confinement».

 

Huitième observatoire de l’industrie – STOP (en anglais) 

 

Mots clés : Ingérence, Industrie du tabac, Covid19, STOP

©Génération Sans Tabac


[1] La région espagnole de Galice interdit de fumer dans la rue en raison du Covid19, Génération Sans Tabac, 13 août 2020

[2] Javier Romera, El sector tabaquero y la hostelería, contra la prohibición de fumar en la calle: « No hay evidencias científicas para tomar esta decisión, El Economista, 13 août 2020, consulté le 24 août 2020

[3] Simon Foy, BAT says clinical trials of Covid vaccine could begin within weeks, The Telegraph, 31 juillet 2020, consulté le 24 août 2020

[4] https://www.generationsanstabac.org/?s=Afrique+du+Sud

[5] Afrique du Sud : Le lobby du tabac poursuit sa bataille juridique malgré la levée de l’interdiction de la vente, Génération Sans Tabac, 18 août 2020, consulté le 24 août 2020

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 24 août 2020