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Hawaï poursuit Juul pour marketing trompeur et interdit le tabac aromatisé

L’Etat de Hawaï poursuit[1] le plus grand fabricant de cigarettes électroniques du pays, JUUL Labs, et Altria Group, son principal actionnaire et société mère de Philip Morris, affirmant que les entreprises ont utilisé un marketing trompeur pour attirer les jeunes clients.

Juul dans le collimateur de nombreux états américains pour son marketing

La plainte accuse les prévenus d’avoir utilisé des stratégies de marketing qui ciblaient les adolescents, faisant paraître les produits JUUL comme des produits attractifs, minimisant la teneur en nicotine du produit et sa dépendance. L’État de Hawaii demande des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 000 $ par violation et des dommages et intérêts ainsi qu’une injonction obligeant les prévenus à mettre fin à leurs pratiques publicitaires trompeuses et à financer des programmes à titre de compensation, y compris des programmes de cessation de vapotage.

La dépendance à la nicotine chez les enfants hawaïens, causée par l’augmentation des cigarettes électroniques, est alarmante – les données de 2017 de Centers for Disease Control and Prevention montrent que Hawaï a le taux de vapotage le plus élevé parmi les collégiens et le deuxième plus élevé parmi lycéens du pays. Après des années de batailles acharnées entre les États et l’industrie du tabac, qui ont conduit à des réductions importantes de la consommation de tabac chez les jeunes, les nouveaux produits de nicotine notamment les cigarettes électroniques ont fait l’objet d’un marketing agressif et qualifié de « trompeur » par les autorités publiques.

Présentation d’un projet de loi interdisant les produits à la nicotine aromatisés[2].

Un projet de loi en 2020[3], relatif à la lutte contre l’épidémie de tabagisme chez les jeunes, interdirait la vente ou la distribution de l’ensemble des produits aromatisés contenant de la nicotine dans l’État. En 2009[4], la loi fédérale sur la prévention et la lutte contre le tabagisme interdisait les arômes, y compris l’arôme de fruits et de bonbons dans les cigarettes, mais pas pour tous les produits du tabac ni pour les autres dispositifs de vapotage contenant de la nicotine.

Le projet de loi indique que, bien qu’il y ait eu une baisse de la consommation de cigarettes classiques au cours de la dernière décennie, il y a eu une augmentation spectaculaire de l’utilisation des appareils électroniques chez les jeunes d’Hawaï. En 2017, 27% des collégiens et 42% des lycéens publics ont essayé des cigarettes électroniques[5].

Les autorités publiques de Hawaï en ont conclu qu’il convenait de prendre des mesures pour réglementer les produits de la nicotine aromatisés afin de réduire les disparités en matière de santé liées au tabac et de lutter contre l’épidémie de vapotage chez les jeunes.

Des sanctions dissuasives en cas de non-respect de la loi

S’il est adopté, le projet de loi interdira à tout détaillant de vendre ou de posséder avec l’intention de vendre tout produit du tabac aromatisé et produit de vapotage à tout individu de moins de 21 an . Il sera également interdire de faire croire qu’un e-liquide serait exempt de nicotine si ce produit contient bien de la nicotine, ou encore de commercialiser ou promouvoir tout appareil électronique susceptible de cibler un jeune de moins de 21 ans.

De même, s’il est adopté, le projet de loi interdira également toute mention sur le packaging faisant référence à un arôme. Dans l’hypothèse où un produit aromatisé serait retrouvé en la possession d’un détaillant, il sera saisi et considéré comme un produit de contrebande. Une première infraction entraînerait une amende de 500 $. En cas de récidive l’amende pourra être majorée de 500$ à 2 000 $. Chaque produit aromatisé, quelque soit la marque, serait considéré comme une infraction distincte.

Toute personne de moins de 21 ans en possession de matériel interdit se verra infliger une amende de 10 $ pour la première infraction, elle devra également suivre un programme d’éducation ou de renoncement aux produits contenant de la nicotine et effectuer trois heures de travail d’intérêt général (TIG). En cas de récidive, l’amende sera majorée à 50$ et jusqu’à 72h de TIG devront être effectuées.

S’il est adopté en troisième lecture et signé par le gouverneur David Ige, le projet de loi deviendrait effectif le 1er septembre.

©Génération Sans Tabac


[1] https://www.civilbeat.org/beat/hawaii-sues-e-cig-giants-juul-and-altria/

[2] https://www.westhawaiitoday.com/2020/07/05/hawaii-news/ways-and-means-passes-measure-banning-flavored-tobacco-products/

[3] https://www.billtrack50.com/BillDetail/1117890

[4] https://www.fda.gov/tobacco-products/rules-regulations-and-guidance/family-smoking-prevention-and-tobacco-control-act-overview

[5] https://www.capitol.hawaii.gov/session2020/testimony/SB1009_SD1_TESTIMONY_JDC_02-21-19_.PDF

©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 6 juillet 2020