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Gestion des déchets : un nouvel avertissement pour l’industrie du tabac au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, la ministre de l’environnement Rebecca Pow a mis en garde l’industrie du tabac : ses acteurs doivent rapidement mettre en place un véritable plan de gestion des déchets, sous peine d’être soumis aux règles de responsabilité élargie des producteurs (REP).

Une mise en garde réitérée

Durant l’été 2020, la ministre avait déjà averti [1] : « Si nous ne pouvons pas faire avancer cette discussion… nous devrons réfléchir aux mesures que le gouvernement peut prendre à l’avenir pour s’assurer que l’industrie du tabac assume une responsabilité croissante pour les déchets que ses produits engendrent ». Et lors de la récente réunion avec les représentants de l’industrie du tabac, Keep Britain Tidy (KBT) et Action on Smoking and Health (ASH), l’avertissement a été donné. Rebacca Pow a notamment précisé qu’une collaboration avec un organisme indépendant dans le but de développer un programme volontaire de responsabilités des producteurs « semble fournir un moyen potentiel pour l’industrie de réduire les déchets liés au tabagisme dans ce pays ».

L’impact des mégots rappelé

Dans le cas contraire, un système de REP – dont les frais sont bien plus élevés que ceux d’un système volontaire – pourrait être envisagé « pour garantir que l’industrie du tabac assume une responsabilité croissante pour les déchets créés par ses produits ». Elle a insisté sur le fait que les mégots de cigarettes, en plus d’être inesthétiques, polluent l’environnement en raison des plastiques qu’ils contiennent et des produits chimiques toxiques qu’ils émettent. Ils sont en outre difficiles et coûteux à nettoyer pour les autorités locales

Des investissements insuffisants

Rebecca Pow a rappelé qu’en 2015, l’Association des fabricants de tabac TMA) s’était engagée publiquement à fournir des cendriers gratuits sur les points de vente et à financer des poubelles à cendriers, mais avait ignoré une demande de Defra (Department for Environment, Food & Rural Affairs) pour une mise à jour en 2018 : « Des sondages suggèrent que les déchets liés au tabagisme ont en fait augmenté de plus de 5 % depuis que ces engagements ont été pris ». KBT aurait d’ailleurs informé Defra du fait que l’industrie du tabac ne dépensait en réalité que 70 000 £ par an pour la prévention des déchets, contre des bénéfices annuels estimés supérieurs à 1 milliard de £.

Des opinions divergentes

Le Royaume-Uni est donc parvenu à une situation dont la ministre a bien souligné qu’elle ne pouvait plus durer. Le directeur général adjoint de KBT, Richard McIlwain, a quant à lui déclaré que le REP devrait inclure les déchets liés au tabagisme, et proposé qu’un groupe de travail indépendant gère le financement fourni par l’industrie du tabac. Chez TMA, le directeur Rupert Lewis a indiqué que ses membres n’avaient « aucune objection à un programme volontaire mais souhaitaient plus de détails ». Il conteste notamment certaines données de KBT concernant le volume des déchets liés au tabac. Enfin, pour la directrice de ASH, un programme volontaire est inapproprié. Selon elle, seule une contrainte juridique pourra se montrer efficace, spécifiant par exemple que les autorités locales pourraient rencontrer des difficultés à accéder aux fonds d’un programme volontaire.

©Génération Sans Tabac


[1] SMULIAN Mark, Pow threatens tobacco firms over litter, www.mrw.co.uk (18 août 2020 – consulté le 5 octobre 2020).

[2] SMULIAN Mark, Tobacco firms face mandatory rules on litter, says Pow, www.mrw.co.uk (29 septembre 2020 – consulté le  octobre 5 octobre 2020).

[3] Department for Environment, Food and Rural Affairs, Smoking related litter roundtable meeting, 2 Sep 2020, www.gov.uk (28 septembre 2020 – consulté le 5 octobre 2020).

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Publié le 7 octobre 2020