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Formule 1 et tabac : un retour vers la publicité

Une étude publiée en juillet 2020 et dirigée par le magazine Formula Money ainsi que l’ONG (organisation non gouvernementale) STOP a révélé que malgré plusieurs interdictions en vigueur, les cigarettiers avaient réinvesti le monde de la formule 1. Des pratiques qui vont à l’encontre de la convention de l’OMS interdisant la publicité pour le tabac.

Une stratégie lucrative

Depuis la création de la formule 1, il y a environ 70 ans, 4,4 milliards de dollars y ont été investis par les cigarettiers en publicités et partenariats. En 2019, les dépenses publicitaires des cigarettiers via le monde de la F1 ont atteint la somme de 100 millions de dollars. Celles de Philip Morris International et British American Tobacco chez Ferrari et McLaren devraient atteindre 115 millions de dollars en 2020. Ces investissements considérables semblent porter leurs fruits puisque selon le rapport cité ci-dessus, ils ont rapporté en 2019 au moins 150 millions de dollars à Mission Winnow – une organisation liée à Philip Morris – et 27,6 millions aux marques de British American Tobacco. Caroline Reid, exerçant chez Formula Money, explique en effet que : « La F1 est un sport mondial qui attire plus de 500 millions de fans, pour la plupart, des hommes et des jeunes des catégories préférées . Les cigarettiers ont un vrai retour sur investissement ».

Quel rôle pour la Fédération internationale de l’automobile (FIA) ?

L’instance dirigeante refuse depuis 2006 la publicité en faveur des cigarettes et du tabac. Elle a ainsi déclaré à l’AFP qu’elle « restait fermement opposée à la publicité en faveur du tabac et continue à se tenir à ses recommandations de 2003 », mais qu’elle n’est « toutefois pas dans une position où (elle pourrait) interférer avec les accords commerciaux privés entre les écuries et leurs sponsors ». Une position difficile à tenir selon Mary Assunta, membre de l’ONG anti-tabac STOP : « La FIA assure vouloir promouvoir une contribution positive envers la société. C’est impossible tant qu’elle est liée à une industrie qui cause tant de mal ».

Protéger les jeunes

Aujourd’hui, les produits mis en avant ne sont plus les cigarettes, mais des produits sans fumée contenant du tabac. Or, il est désormais établi que ce type de produit peut facilement devenir une porte d’entrée vers le tabagisme chez les jeunes. Pour le docteur Rüdiger Krech, médecin de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), « Faire de la publicité pour ces produits attire de nouveaux fumeurs, spécialement les jeunes, ce qui cause un préjudice aux générations futures (…) Nous ne devons pas revenir en arrière dans la lutte contre le tabac ». Si Philipe Morris et British American Tobacco se défendent de ces accusations, Phil Chamberlain, de STOP, estime que leurs activités « selon le droit des marques, (…) sont associées à des produits contenant du tabac ».

 

Mots-clés : Formule 1, Industrie du tabac, Publicité

 

©Génération Sans Tabac


[1] Un rapport dénonce un retour des cigarettiers dans la F1, www.lesechos.fr (29 juillet 2020 – consulté le 30 juillet 2020).

[2] DNF, Industrie du tabac : comment évoluent les stratégies marketing ?, Génération sans tabac (10 juillet 2020 – consulté le 30 juillet 2020).

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Publié le 16 septembre 2020