Tabagisme et FIV ne font pas bon ménage. Si les effets de la cigarette sont désormais perçus par tous comme une cause majeure de cancer du poumon, les effets sur la fertilité sont encore très mal perçus. En effet, fumer du tabac peut avoir des conséquences considérables sur la reproduction humaine. De nombreuses études mettent en évidence le caractère nocif de la fumée de tabac sur la femme mais également sur l’homme[1]. Lors d’un traitement par fécondation in vitro (FIV), le tabagisme peut donc constituer un frein supplémentaire à la réussite de la fécondation ou être à l’origine d’un allongement du délai de conception.

A chaque nouvelle tentative de FIV, une femme fumeuse réduit ses chances de 15% de tomber enceinte[2]. La nicotine perturbe la sécrétion de certaines hormones sexuelles, telle la progestérone et par conséquent le cycle sexuel de la femme. De plus, dès lors que la femme fume, celle-ci multiplie ses chances de provoquer une fausse couche[3], une grossesse extra-utérine, un décollement placentaire aux conséquences souvent importantes, un risque accru de subir une césarienne en cours d’accouchement ou encore des retards non négligeables de croissance du bébé in utero.

Le tabagisme a également des effets néfastes sur la fertilité masculine et détériore la qualité du sperme, en diminuant le pouvoir fécondant des spermatozoïdes[4]. La toxicité du tabac agit sur la fonctionnalité des spermatozoïdes. Les substances comme la cotinine, produit de dégradation de la nicotine ou le cadmium se retrouvent dans le liquide séminal des fumeurs à des taux, qui augmentent en fonction du nombre de cigarettes fumées. Ainsi, elles dégradent sensiblement l’ADN transmis à l’embryon :

• Elles augmentent d’oligospermie (les spermatozoïdes sont moins nombreux),
• Elles favorisent le facteur de risque d’asthénospermie (les spermatozoïdes sont moins mobiles et dispose de moins de vitalité)
• Elles accroissent le facteur de risque de tératospermie (anomalie de la structure des spermatozoïdes)

Le tabagisme a un impact délétère sur la reproduction humaine tant en fertilité spontanée qu’en assistance médicale à la procréation. Il allonge également les délais de conception. Dans le cadre d’un projet de procréation en couple, le sevrage tabagique des partenaires doit être encouragé, préférablement en amont de la phase de conception.

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[1] Dechanet, Christin-Maître, « Conséquences du tabagisme sur la reproduction », Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition, Vol ;XIII, n°2, mars-avril 2009, Curtis KM, Savitz DA, Arbuckle TE, « Effects of cigarette smoking, caffeine consumption, and alcohol intake on fecundability ». American Journal of Epidemiology, 1997 ; 146(1) :32-42

[2] https://www.tabac-info-service.fr/

[3] Zenzes MT, Reed TE, Casper RF, « Effects of cigarette smoking and age on the maturation of human ovocytes », Human Reproduction, 1997, 12(8) : 1736-41

[4] Kunzle R, Mueller MD, Hanggi W, Birkhauser MH, Drescher H, Bersiner NA. « Semen quality of male smokers and nonsmokers in infertile couples », Fertil. Steril. 2003 ; 79(é) : 287-91  

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