Actualités

tabac-tabagisme-industrie

Fabrication et transport des cigarettes : un impact écologique méconnu

Comme le démontre un rapport de 2017 de l’Organisation Mondiale de la Santé[1] (OMS), le transport et la fabrication des paquets de cigarettes sont les étapes les plus polluantes dans l’élaboration de ces derniers. Leur impact écologique est considérable, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

C’est d’ailleurs ce que semble confirmer Imperial Brands, première industrie de tabac du Royaume-Uni : “La plus grande partie de notre impact direct sur l’environnement provient de nos activités de fabrication[2].

En effet, loin de répondre à un schéma écologique rationnel et durable, la rapide mondialisation de l’industrie du tabac a eu comme première conséquence l’éclatement géographique des différentes étapes nécessaires à la fabrication d’une cigarette. Autrement dit, du tabac, ayant poussé au Malawi, a pu être transformé et assemblé en cigarettes en Chine avant d’être vendu en Europe.

Il est toutefois impossible de trouver des données fiables et complètes sur cette question. En effet, si certaines compagnies ont commencé à publier des rapports sur leur consommation en ressources et leurs émissions de CO2, la plupart des industriels ne leur ont pas emboîté le pas.

En tout état de cause, le peu de chiffres publiés se limite seulement aux émissions immédiates et internes, éludant les dégâts indirects qu’une telle activité manufacturière provoque. Surtout, les seules données disponibles sont celles avancées par les industriels du tabac, qui entretiennent l’opacité de leurs pratiques au nom du secret de fabricant et du combat contre la contrefaçon.

Ainsi, si l’on s’en tient à ces chiffres officiels, le groupe Imperial Brands, possédant entre autres la marque Davidoff, Gauloise ou encore Gitane, aurait émis 218 000 tonnes pendant l’année 2015, correspondant à un demi-millier de tonne pour chaque million de cigarettes fabriquées. Aujourd’hui, le groupe produit 308 milliards de cigarettes chaque année.

Il s’en suit alors que les modes de fabrication et de transport actuels de cigarettes ne garantissent pas l’atteinte de l’Objectif de développement durable (ODD) 9 et sa cible 9.4 qui prévoit que « D’ici à 2030, moderniser l’infrastructure et adapter les industries afin de les rendre durables, par une utilisation plus rationnelle des ressources et un recours accru aux technologies et procédés industriels propres et respectueux de l’environnement, chaque pays agissant dans la mesure de ses moyens»[3].

©Génération Sans Tabac


[1] https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/255574/9789241512497-eng.pdf;jsessionid=11B2C1E2343D49D58CE09A392CAA1313?sequence=1

[2] Dans le document original : « Our greatest direct impact on the environment comes from our product manufacturing activities » http://www.dea.univr.it/documenti/Avviso/all/all588372.pdf

[3] http://www.globalcompact-france.org/images/un_global_compact/page_odd/Liste_des_17_ODD_et_169_cibles_-_web.pdf

| ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 16 janvier 2020