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L’exposition de souris gestantes aux vapeurs de cigarette électronique altère la fonction pulmonaire de leur progéniture

Une étude a permis d’observer une altération de la fonction pulmonaire, avec signes de fibrose et hypersécrétion de mucus chez les souriceaux exposés in utero aux vapeurs de cigarette électronique, avec ou sans nicotine. De plus, une augmentation de la masse corporelle a également été observée chez les femelles à l’âge adulte.

Plusieurs études animales sur les effets de l’exposition in utero aux vapeurs de cigarette électronique, ont suggéré un retentissement sur les fonctions cardiovasculaires, la survenue d’une inflammation pulmonaire, avec altération de la structure pulmonaire du fœtus. L’étude publiée par une équipe de chercheurs de l’Ohio se concentre sur la fonction et la structure pulmonaire[1].

Des dommages sur la fonction et la structure pulmonaire

Dans cette étude, des souris ont été exposées aux vapeurs de cigarette électronique durant les trois semaines de gestation, à raison de quatre heures par jour et de cinq jours par semaine. Les conséquences sur les poumons de la progéniture de ces souris étaient examinées à l’âge de 5 mois.

Les chercheurs ont pu constater une dégradation de la fonction pulmonaire chez les descendants des souris exposées, que l’e-liquide contienne ou non de la nicotine. Ils ont ainsi observé des signes de fibrose au niveau pulmonaire, des voies respiratoires et des vaisseaux sanguins, pouvant altérer l’élasticité des poumons. La sécrétion de mucus était également augmentée, ce qui contribue à obturer les voies respiratoires. Enfin, une augmentation du poids était relevée chez les souris femelles une fois adultes, alors que leur poids à la naissance était normal.

Les auteurs attribuent ces conséquences à l’exposition aux particules contenant acétone, acétaldéhyde et notamment formaldéhyde émises lors de la dégradation du propylène glycol au cours de la vaporisation. Ils restent cependant prudents quant à ces observations et invitent à étendre cette étude, les effectifs de souris étant réduits.

Conseils aux femmes enceintes

La transposition à l’homme des études faites sur l’animal est un sujet de débat récurrent. Cet argument a notamment été agité par l’industrie du tabac dès les années 1950, suite aux premières recherches mettant en évidence un lien entre tabac et cancer[2]. Toutefois, les études conduites sur les animaux constituent souvent une base expérimentale pouvant servir de prélude à des observations chez l’humain.

Par précaution, les auteurs conseillent d’éviter toute consommation ou exposition aux vapeurs de cigarette électronique durant la grossesse. Une position correspondant à celle soutenue par les Centers for Disease Control and Prevention étatsuniens (CDC), qui constataient que 7 % des femmes américaines vapotaient durant leur grossesse[3]. L’approche britannique de la réduction des risques, relayée par les partisans du vapotage[4], préconise quant à elle l’usage de la cigarette électronique durant la grossesse pour éviter la reprise du tabagisme, alors que l’innocuité de la prise de nicotine sous forme de traitements de substitution nicotinique (TSN) – patchs, gommes, pastilles… – permet leur prise au cours de la grossesse. Au total, la toxicité possible des vapeurs de cigarette électronique impose la prudence et leur usage est déconseillé aux femmes enceintes.

Mots-clés : grossesse, poumons, cigarette électronique, long terme, souris

©Génération Sans Tabac

MF

 

[1] Aslaner D, Alghothani O, Saldana T, Ezell K, Yallourakis M, MacKenzie D, Miller R, Wold L,  Gorr M. E-cigarette vapor exposure in utero causes long-term pulmonary effects in offspring. Am J Physiol Lung Cell Mol Physiol 323: L676–L682, 2022.

[2] Proctor R, Golden Holocaust, La conspiration des industriels du tabac, Paris, Ed. Equateurs, 2014, p. 208-219.

[3] Gibbs K, Collaco JM, McGrath-Morrow SA. Impact of tobacco smoke and nicotine exposure on lung development. Chest 149: 552–561, 2016.

[4] Grossesse et vapotage, Sovape, publié le 24 juin 2020, consulté le 9 décembre 2022.

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 19 décembre 2022