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Étude. Le tabagisme double le risque de développer une insuffisance cardiaque

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health[1] a révélé que les personnes qui fumaient des cigarettes avaient deux fois plus de risque de développer une insuffisance cardiaque que celles qui ne fumaient jamais. Ce risque était présent pour les deux sous-types d’insuffisance cardiaque (insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite et insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée)[2].

L’insuffisance cardiaque est une maladie progressive dans laquelle le cœur perd sa capacité à pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins de l’organisme. C’est l’une des causes les plus courantes d’invalidité et de décès dans les pays développés, avec plus de 6 millions d’adultes souffrant d’insuffisance cardiaque rien qu’aux États-Unis, selon les données les plus récentes des Centers for Disease Control and Prevention.

Les chercheurs ont évalué les dossiers médicaux des participants à l’étude ARIC (Atherosclerosis Risk In Communities). Lancée en 1987, l’étude ARIC inclut des adultes d’âge moyen et plus âgés à travers les États-Unis, avec une représentation importante de personnes afro-américaines. L’analyse de la nouvelle étude comprend des données provenant de quatre communautés du Maryland, de la Caroline du Nord, du Minnesota et du Mississippi, et porte sur 9 345 participants, âgés de 61 à 81 ans et qui n’avaient pas reçu de diagnostic d’insuffisance cardiaque au début de 2005.

Un risque deux fois plus important pour les fumeurs

Sur un suivi médian de 13 ans, l’étude a recensé 1 215 cas d’insuffisance cardiaque, dont 492 cas de fraction d’éjection réduite et 555 cas de fraction d’éjection préservée. L’analyse des chercheurs a montré que les fumeurs du groupe ont été diagnostiqués avec les deux sous-types d’insuffisance cardiaque à des taux élevés par rapport à des non-fumeurs et à des niveaux à peu près identiques, en l’occurrence – 2,28 fois plus élevé pour l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée et 2,16 fois plus élevé pour l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite.

Un risque qui perdure longtemps après l’arrêt du tabac

Le lien avec le tabagisme a également montré une relation « dose-réponse » – plus de cigarettes par jour et plus d’années de tabagisme étant associés à un risque d’insuffisance cardiaque plus élevé. De même, l’arrêt du tabac entraînait une baisse du risque d’insuffisance cardiaque qui augmentait avec le temps. Dans l’ensemble, les anciens fumeurs étaient respectivement 31 % et 36 % plus susceptibles de présenter une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée et une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite,  par rapport aux personnes n’ayant jamais fumé.

Lorsque les chercheurs ont stratifié les anciens fumeurs en fonction du nombre d’années écoulées depuis l’arrêt du tabac, ils ont constaté que leur risque global d’insuffisance cardiaque restait significativement plus élevé que celui des personnes n’ayant jamais fumé – sauf pour le groupe qui n’avait pas fumé depuis 30 ans ou plus.

Mots-clés : insuffisance cardiaque, tabagisme, États-Unis, maladies cardiaques, arrêt du tabac

©Génération Sans Tabac

AE


[1] Ding N, Shah A, Blaha M, et al. Cigarette Smoking, Cessation, and Risk of Heart Failure With Preserved and Reduced Ejection Fraction. J Am Coll Cardiol. 2022 Jun, 79 (23) 2298–2305.https://doi.org/10.1016/j.jacc.2022.03.377

[2] Long-Term Study Finds Cigarette Smoking Doubled Risk of Developing Heart Failure, Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, publié le 7 juin 2022, consulté le 10 juin 2022

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 13 juin 2022