Actualités

tabagisme

Étude : des modifications biologiques associés au tabagisme

Le tabagisme conduit à un vieillissement prématuré des tissus et augmente les risques de développer un cancer. Il provoque également une rigidité vasculaire, avec un épaississement de la paroi des vaisseaux sanguins, favorisant les maladies cardio-vasculaires. Si les conséquences sanitaires de la consommation de tabac sont aujourd’hui connues, les mécanismes à l’œuvre ne sont pas toujours bien documentés. Des chercheurs se sont ainsi intéressés à la recherche des biomarqueurs présents dans le sang, qui pourraient aider à prédire les répercussions cliniques du tabagisme.

Les auteurs de l’étude ont analysé les données d’une cohorte de 1 006 familles nancéennes, composées d’au moins deux enfants biologiques ne présentant pas de maladie chronique au moment du recrutement en 1993. Les participants ont été régulièrement examinés, via des visites médicales, des analyses sanguines, urinaires, des électrocardiogrammes, ou des échocardiographies. Les participants ont été classés selon leur statut tabagique : fumeur, non-fumeur ou ancien fumeur. Alors qu’il apparaît que le groupe des fumeurs est en moyenne plus jeune que celui des non-fumeurs et ex-fumeurs (36 ans contre respectivement 55 et 58 ans), les examens ont montré dans ce groupe des altérations habituellement attribuées au vieillissement vasculaire (épaississement de l’artère carotide, rigidité des artères)[1].

Vingt protéines sanguines identifiées

Les résultats de l’étude ont permis d’identifier vingt protéines sanguines associées à ce vieillissement prématuré, dont la concentration sanguine chez les fumeurs actifs est différente de celle observée chez les non-fumeurs. Certaines sont impliquées dans des processus pro-inflammatoires, dans des processus favorisant la mort cellulaire, ou encore dans l’apparition d’un cancer. Ces différences observées entre fumeurs et non-fumeurs persistent, y compris après la prise en compte de l’ensemble des paramètres des participants (âge, sexe, IMC, comorbidités, pression artérielle, etc).

Des modifications biologiques persistantes

Les auteurs de l’étude notent par ailleurs avoir également constaté des différences entre les anciens fumeurs et les personnes n’ayant jamais fumé. Ainsi, les anciens fumeurs présentaient notamment plus fréquemment une hypertension artérielle et/ou une dyslipidémie (concentrations anormales de lipides dans le sang). Sur les vingt protéines identifiées, onze d’entre elles présentaient une concentration sanguine modifiée par rapport au groupe des non-fumeurs, dont six communes avec les fumeurs actifs. Malgré l’ancienneté de l’arrêt de la consommation (14 ans en moyenne), certaines modifications biologiques induites par le tabac persistent.

Des études complémentaires nécessaires pour comprendre l’évolution dans le temps des protéines

A la suite de cette étude, les chercheurs souhaitent conduire une analyse rétrospective pour analyser la trajectoire de ces biomarqueurs au cours du temps, et comprendre les dynamiques de chacun d’entre eux, notamment depuis le début du tabagisme pour certains des participants. Selon les auteurs de l’étude, ces éléments pourraient permettre de développer une approche préventive de l’inflammation du vieillissement prématuré dus à la consommation de tabac.

Mots-clés : Etude, protéines

©Génération Sans Tabac

FT


[1] Inserm, Tabagisme : une étude décrypte les bouleversements biologiques associés, 19/04/2022, (consulté le 20/04/2022)

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 21 avril 2022