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Australie-British American Tobacco

En Australie, un lobby de la vape maquille un don de 44 000 dollars à un parti politique

En Australie, un lobby de la cigarette électronique a fait un don de 44 000 dollars (29 000 euros) au Parti Libéral. Cet argent a été déclaré par le directeur du groupe de pression en tant que donation personnelle, sans faire état d’un quelconque lien d’intérêt avec la défense du vapotage. Dans le même temps, une sénatrice du Parti Libéral en Australie s’était distinguée pour ses prises de position en faveur de la cigarette électronique.

En Australie, il est illégal d’acheter, de posséder ou d’importer sans ordonnance des cigarettes électroniques et des liquides destinés au vapotage, dans un objectif de restreindre l’accès à ces produits dans une seule optique d’accompagnement de l’arrêt du tabac[1].

La mise en place d’un « fonds de lutte » pour empêcher les nouvelles réglementations en Australie

Un an auparavant, à la mi-mai 2020, le groupe de pression Legalize Vaping Australia (LVA) avait mis en place un « fonds de lutte » pour s’opposer aux évolutions réglementaires du pays en matière de vapotage. Un article de Four Corners a ainsi montré que le Parti Libéral avait reçu en plusieurs règlements la somme total de 44 000 dollars australiens, en vertu d’un don personnel d’un certain Brian Marlow, par ailleurs dirigeant du lobby Legalize Vaping Australia, lui-même émanation d’un groupe d’activistes libertaires, l’Alliance des Contribuables Australiens.

Des positions très favorables à la vape, de la part d’une Sénatrice du Parti Libéral

Selon Four Corners, Brian Marlow entretient des liens d’amitié avec la sénatrice libérale Hollie Hughes. A la fin de l’année 2020, cette dernière avait présidé une enquête sénatoriale sur le vapotage, déclarant que la cigarette électronique permettait une « réduction des méfaits du tabac », soulignant que le vapotage l’avait personnellement aidée à se sevrer pendant une période de deux mois. Pourtant, comme le souligne Four Corners, les conclusions tirées par la sénatrice sont en contradiction avec celles du National Health and Medical Research Council. Dans le même temps, le groupe de pression a organisé une série de tables rondes consacrées à la question du vapotage, réunissant à la fois des acteurs de la cigarette électronique et des élus, comme la Sénatrice Hollie Hughes.

Des liens d’intérêt minimisés par les intéressés

Contacté par le journal, Brian Marlow a nié avoir cherché à dissimuler le caractère non personnel de son don au Parti Libéral, en affirmant avoir choisi cette voie par solution de facilité, afin d’éviter à avoir réunir une telle somme auprès d’un grand nombre de petits acteurs. Brian Marlow a par ailleurs refusé de divulguer quels autres responsables politiques, en dehors de la Sénatrice Hughes, avaient été présents à ces tables rondes sur le tabac, assimilant l’article de Four Corners à une « campagne de diffamation ». De son côté, Hollie Hughes a affirmé ne pas avoir eu connaissance de ces dons, soulignant par ailleurs ne pas voir le mal dans ces pratiques.

Mots-clés : Australie, Vapotage, Lobbying, Parti Libéral

©Génération Sans Tabac

FT


[1] Four Corners, ‘Personal’ donations to the Liberal Party came from vaping lobby during debate over policy, 27/06/2022, (consulté le 28/06/2022)

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 4 juillet 2022