Une vidéo récemment diffusée par le Bureau régional Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) détaille l’histoire de la lutte contre le tabac en Géorgie et comment ce petit pays du Caucase continue d’ouvrir la voie vers un avenir sans tabac à l’aide de réglementations antitabac complètes et efficaces[1]. L’OMS a par ailleurs récompensé les efforts, à l’occasion de la journée mondiale sans tabac, du Centre national géorgien pour la lutte contre les maladies et la santé publique, coauteur et défenseur de la loi antitabac du pays qui est entrée en vigueur le 1er mai 2018[2].
La Géorgie est l’un des pays impliqués dans le projet « FCTC 2030 » du Secrétariat de la Convention-Cadre de l’OMS. Dans le cadre de ce projet, financé par le Royaume-Uni, le Secrétariat de la Convention a fourni une assistance technique à la Géorgie pour soutenir la mise en œuvre réussie de la nouvelle loi. Le pays souhaite réduire la consommation de tabac chez les personnes âgées de 18 ans et plus à 20 % d’ici 2030.
Le poids du tabac en Géorgie
Selon les dernières données de 2017, la Géorgie a l’une des prévalences de tabagisme les plus élevées parmi les pays européens et la prévalence du tabagisme a tendance à augmenter. 33,7 % de la population adulte géorgienne sont des fumeurs actuels. Ils étaient 30,3 % en 2010. Environ 57 % (55 % en 2010) sont des hommes et 12 ,2% (4,8% en 2010) sont des femmes. Les maladies liées au tabac entraînent ainsi le décès de 11 400 Géorgiens chaque année, soit 22% de l’ensemble des décès chez les adultes. En termes économiques, le pays perd environ 2,4 % de son produit intérieur brut chaque année à cause du tabagisme.
Une série de nouvelles mesures complètes qui commencent à donner des résultats
Pour faire face à ce fardeau sanitaire et économique dévastateur que représente l’épidémie croissante de tabagisme dans le pays, des amendements aux lois sur la lutte antitabac de 2003 ont été adoptés par le Parlement géorgien en 2017. Cette nouvelle législation est désormais considérée comme l’une des législations de lutte contre le tabagisme les plus complètes de la Région européenne de l’OMS[3].
La loi a introduit une série de nouvelles mesures et a considérablement renforcé la mise en œuvre des dispositions de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). Celles-ci concernent le développement de lieux sans tabac, l’introduction du paquet neutre pour les produits du tabac, ainsi qu’une interdiction de la publicité, de la promotion et du parrainage en faveur du tabac incluant la suppression des étals des produits sur les lieux de vente de même que l’interdiction de la vente de produits du tabac par Internet. Elle a également renforcé la réglementation des nouveaux produits du tabac et de la nicotine en classant les produits du vapotage contenant de la nicotine comme des produits du tabac.
Selon le Dr Amiran Gamkrelidze, directeur général du Centre national de contrôle des maladies et de la santé publique, « les résultats de cette nouvelle loi ne se sont pas fait attendre. En l’espace d’un ou deux ans, le nombre de fumeurs a diminué de 1 à 2 %. Il y a eu une réduction du nombre d’admissions à l’hôpital de personnes souffrant d’attaques cérébrales et de crises cardiaques ».
Mots clés : Géorgie, lutte antitabac, CCLAT, OMS
AE
[1] Bureau régional de l’Europe – Organisation mondiale de la santé, The uphill battle: the story of Georgia’s fight for a tobacco-free future, 30 mai 2022, consulté le 31 mai 2022
[2] Bureau régional de l’Europe – Organisation mondiale de la santé, Journée mondiale sans tabac 2022 : les lauréats du prix de la lutte antitabac dans la Région européenne de l’OMS, 30 mai 2022, consulté le 31 mai 2022
[3] Bureau régional de l’Europe – Organisation mondiale de la santé, Entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les cigarettes et le tabac en Géorgie, 1er mai 2018, consulté le 31 mai 2022
