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L’Ecosse souhaite restreindre la publicité en faveur des cigarettes électroniques

Le gouvernement écossais a dévoilé les principales conclusions de sa consultation[1] sur les produits de vapotage et envisage un « renforcement des règles de publicité et de promotion » des cigarettes électroniques. La consultation visait à recueillir des avis sur les réglementations proposées visant à trouver un équilibre entre la protection des jeunes et des non-fumeurs et la mise à disposition des fumeurs actuels d’informations sur ces produits en Ecosse. Les réponses et l’analyse de la consultation aideront le gouvernement à finaliser ces règlements.

Au total, 757 réponses validées ont été reçues dans le cadre de cette consultation. La grande majorité d’entre elles émanait de particuliers (94,3%), avec 43 provenant d’organisations dont celles de la santé, les autorités locales, l’industrie du tabac, celle des cigarettes électroniques et d’organisations vendant des produits liés au commerce du tabac et des cigarettes électroniques.

Restriction de la publicité pour les cigarettes électroniques pour protéger les jeunes

Pour le gouvernement écossais, la restriction de la publicité et de la promotion des cigarettes électroniques est un moyen de prévenir l’initiation à ces produits des jeunes et des adultes non-fumeurs. Aussi, il propose de restreindre :

– La publicité pour ces produits sur les panneaux d’affichage, les panneaux publicitaires, les bus et autres véhicules, celle par la distribution de brochures et de dépliants, et leur placement sur des appareils vidéo mobiles ;

– La distribution d’échantillons gratuits ou à prix réduit ;

– Le parrainage d’une activité, d’un événement ou d’une personne ;

Ces propositions concernent également les liquides ne contenant pas de nicotine, du fait de la présence de produits chimiques potentiellement dangereux dans tous ces liquides.

Les réponses individuelles aux questions de la consultation sont globalement réparties à parts égales entre soutien ou opposition aux propositions du gouvernement écossais. Concernant les organisations, globalement, les collectivités locales et celles de santé soutiennent ces propositions, ce qui n’est pas le cas pour l’industrie du tabac, celle du vapotage et les organisations vendant des produits liés au commerce du tabac et des cigarettes électroniques.

Les cigarettes électroniques jugées trop attractives

De nombreuses personnes (particuliers, organisations de santé, et collectivités locales) estiment que la publicité et le conditionnement actuels des produits de vapotage peuvent encourager les jeunes et les non-fumeurs à les essayer, du fait, notamment, de l’utilisation de « couleurs vives », d’une gamme de « saveurs fruitées », et de présentoirs « lisses, colorés et accrocheurs ». Ils estiment également que certaines cigarettes électroniques ressemblent à des stylos surligneurs et peuvent être facilement dissimulées par les écoliers.

Ces mêmes personnes suggèrent que l’accès à ces produits doit être contrôlé avec soin, et qu’ils ne doivent pas être présentés comme « à la mode », « plus acceptables socialement » ou un « choix de style de vie » pour les enfants et les jeunes.

L’enquête sur le mode de vie des adolescents et la consommation de substances (SALSUS) 2018 en Ecosse a montré que l’utilisation des cigarettes électroniques par les jeunes a augmenté en trois ans depuis 2015, avec un pourcentage de non-fumeurs de 13 ans les ayant essayées qui est passé de 13 % à 15 % et pour ceux de 15 ans de 24 % à 28%.

Faciliter la mise à disposition d’informations sur les cigarettes électroniques aux adultes fumeurs

En même temps, le gouvernement écossais souhaite que les adultes qui envisagent d’utiliser les cigarettes électroniques comme aide au sevrage tabagique aient à leur disposition les informations nécessaires.  Une contribution sur deux souhaite que le gouvernement écossais cherche à limiter au seul arrêt du tabac l’utilisation des cigarettes électroniques et à en protéger les non-fumeurs

Pour l’industrie du tabac, les cigarettes électroniques ne sont pas uniquement un « outil de sevrage »

Cette industrie craint que ces propositions puissent « limiter de manière disproportionnée les possibilités pour les fumeurs adultes de comprendre la différenciation de risques relatifs entre les produits du tabac combustibles et les e-cigarettes », et considère que « les e-cigarettes ne sont pas uniquement un outil de sevrage ». Elle suggère que certains fumeurs pourraient choisir d’utiliser les e-cigarettes en même temps que le tabac conventionnel, et que cette association réduirait leur niveau de risque global. Or cela est inexact, car il est scientifiquement démontré que réduire sa consommation de tabac fumé en vapotant (ce sont les vapo-fumeurs) ne réduit en rien les risques pour la santé, voire même, les augmente. Seul un arrêt complet du tabac fumé est bénéfique pour la santé.

Une approche prudente de l’utilisation des cigarettes électroniques

Les organisations de santé soutiennent les propositions du gouvernement écossais d’autant plus que les risques sanitaires à long terme des cigarettes électroniques sont encore méconnus ; elles souhaitent que des recherches soient menées sur leur utilisation et efficacité éventuelle pour arrêter le tabac, notamment en comparaison avec les traitements médicaux de l’addiction au tabac. Elles considèrent comme indispensable la poursuite de l’éducation, de la communication et de la sensibilisation aux dangers potentiels de l’utilisation à long terme des cigarettes électroniques.

ASH Ecosse se félicite de la publication de cette consultation du gouvernement écossais qu’elle considère comme une étape importante pour la protection en Ecosse de la santé des enfants, des jeunes et des adultes non-fumeurs.

Mots-clés : Ecosse, cigarette électronique, vapotage, sevrage, arrêt du tabac, publicité, marketing

©Génération Sans Tabac

AE


[1] Publication – Consultation analysis – Vaping products – tightening rules on advertising and promoting: consultation analysis, site du gouvernement écossais, publié le 27 septembre 2022, consulté le 29 septembre 2022

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 30 septembre 2022