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Écosse : appel à l’action pour prévenir des maladies non transmissibles

Un décès prématuré évitable sur cinq est causé par des maladies non transmissibles (MNT) en Écosse. Dans le cadre des priorités en santé publique de reprise post pandémie Covid-19, plusieurs organisations de santé publique écossaises appellent à une action immédiate et urgente pour prévenir ces maladies causées notamment par le tabac, l’alcool, les sodas et certains aliments toxiques. 

Alors que commence l’année parlementaire 2021/22, les organisations de santé publique se sont réunies pour appeler le gouvernement écossais à réagir de manière urgente afin de donner la priorité à la santé publique[1].  Alors que la lutte contre l’alcool, le tabac et le surpoids/obésité avaient fait l’objet de stratégies d’actions en 2018 en Ecosse, leurs mises en œuvre ont été ralenties voire interrompues avec la pandémie de Covid-19. Les associations souhaitent en particulier mieux réglementer la publicité et le marketing concernant l’alcool, la malbouffe ou encore les cigarettes électroniques et elles demandent des hausses de taxes et un prix unitaire minimum pour l’alcool.

Les associations précisent qu’outre l’aspect sanitaire, ces MNT causées par le tabac, l’alcool, le surpoids et l’obésité ont de graves conséquences pour l’économie écossaise. Les estimations de ce coût économique prenant en compte ces différents facteurs se situe entre £5,6 et 9,3 milliards chaque année.

Le poids du tabac dans les maladies non-transmissibles en Écosse

Les maladies non transmissibles (MNT), telles que les maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, les cancers, le diabète, sont la principale cause de décès et d’invalidité en Écosse. En 2020, ces MNT ont été responsables de plus de 40 000 décès, soit plus de 62 % de tous les décès de l’Ecosse.

Bien que la prévalence tabagique diminue dans l’ensemble des régions du Royaume-Uni, elle reste la plus élevée en Ecosse où 19% de la population âgée de 16 ans et plus est actuellement fumeuse[2]. La mortalité liée au tabac compte pour un peu moins d’un quart de l’ensemble de ces décès des MNT (9 360 décès), un chiffre qui reste très élevé malgré sa diminution depuis ces dernières années. Selon une récente étude publiée dans le BMC Public Health[3], le tabagisme n’est plus la première cause de mortalité évitable en Ecosse depuis 2014 : l’obésité et l’excès de graisse corporelle ont causé davantage de décès en Écosse que le tabagisme. Cette situation s’explique par les bons résultats des politiques de lutte contre le tabagisme mises en œuvre dans le pays qui ont fortement contribué à une diminution régulière de la prévalence tabagique en Ecosse et dans l’ensemble du Royaume-Uni[4][5].

Le tabac, un marqueur social important

Les maladies non-transmissibles portent également atteinte à la qualité de vie des Ecossais et sont l’une des causes essentielles de l’aggravation des inégalités de santé. L’Écosse a l’une des espérances de vie en bonne santé les plus faibles d’Europe occidentale, qui atteint seulement 61,8 ans. Ce chiffre est inférieur de 20 ans dans les communautés les plus défavorisées par rapport aux moins défavorisées[6]. Les fumeurs vivant dans pauvreté courent un risque considérablement accru de développer une maladie non-transmissible et de décéder prématurément. Selon les résultats du rapport, ils sont quatre fois plus à risques d’être hospitalisés en raison de leur tabagisme.

La prévalence tabagique varie fortement selon le statut social et économique de la personne. Le taux est de 32 % chez le quintile le plus défavorisé de la population contre 6 % chez les plus riches, un écart qui s’est agrandi depuis 2017 (27% vs 9%). Ce même constat est fait concernant le tabagisme pendant la grossesse : 29,3 % des femmes enceintes des quartiers les plus défavorisés sont actuellement fumeuses lors de leur premier rendez-vous prénatal, contre 4,5 % dans les quartiers les moins défavorisés. Des recherches menées par Cancer Research UK alertent sur le fait que l’Écosse pourrait ne pas atteindre l’objectif de génération sans tabac d’ici 2034. Les données montrent que, si les tendances actuelles se poursuivent, 12 % de la population fumera encore d’ici 2034. L’analyse a également montré qu’en l’absence de politique forte, dans la plupart des zones défavorisées, jusqu’à 10 % de la population fumeraient encore d’ici 2050.

Mots clés : Ecosse, tabagisme, maladies non transmissibles, MNT, pauvreté, société, santé

©Génération Sans Tabac

AE


[1] Non-Communicable Disease Prevention: Priorities for 2021/22, ASH Scotland, septembre 2021, consulté le 11 octobre 2021

[2] Rapport, The Scottish Health Survey, site du gouvernement écossais, 2019 edition | volume 1 | main report A National Statistics Publication for Scotland 9 novembre 2020, consulté le 11 octobre 2021

[3] Ho, F.K., Celis-Morales, C., Petermann-Rocha, F. et al. Changes over 15 years in the contribution of adiposity and smoking to deaths in England and Scotland. BMC Public Health 21, 169 (2021). doi.org/10.1186/s12889-021-10167-3

[4] Philip Emeka Anyanwu, PhD, Peter Craig, PhD, Srinivasa Vittal Katikireddi, FFPH, Michael James Green, PhD, Impact of UK Tobacco Control Policies on Inequalities in Youth Smoking Uptake: A Natural Experiment Study, Nicotine & Tobacco Research, Volume 22, Issue 11, November 2020, Pages 1973–1980, doi.org/10.1093/ntr/ntaa101

[5] Génération Sans Tabac, Royaume-Uni : efficacité des politiques de lutte antitabac sur la mortalité, 17 février 2021, consulté le 11 octobre 2021

[6] Challenge Poverty Week 2021 – Poverty and Tobacco, ASH Scotland, 8 octobre 2021, consulté le 11 octobre 2021

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 11 octobre 2021