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E-cigarettes et sevrage tabagique : l’AP-HP recherche des volontaires

En 2018, l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé au sein d’hôpitaux et d’un dispensaire* l’étude nationale ECSMOKE. Celle-ci se concentre sur le rôle des cigarettes électroniques lors du sevrage tabagique et tente de déterminer si ce produit peut être considéré comme un dispositif approuvé. Dans ce cadre, un appel à volontaires avait été lancé. Il est toujours d’actualité, tandis que la France compte désormais 1,7 millions de vapoteurs.

Vapotage ou varénicline ?

L’objectif d’ECSMOKE est de comparer les effets des cigarettes électroniques (avec ou sans nicotine) à ceux d’un médicament déjà utilisé dans le cadre du sevrage tabagique : la varénicline. Un autre but est d’estimer plus précisément les bénéfices/risques liés à la cigarette électronique, entre autres sur le long terme. Pour Santé publique France, « son usage s’est diffusé de façon importante depuis le début des années 2010. Malgré des remontées du terrain plutôt encourageantes de la part des professionnels de l’arrêt du tabac, on manque encore de recul et de données scientifiques robustes sur ses effets en termes d’aide à l’arrêt du tabac, son innocuité et son effet « porte d’entrée » vers le tabagisme, notamment parmi les jeunes. ». Le Haut conseil de la santé publique estime quant à lui qu’elle peut mener au tabagisme et entraine un risque de « renormalisation de la consommation de tabac ».

Le profil recherché des fumeurs de cigarettes

L’AP-HP sollicite des sujets de 18 à 70 ans fumant plus de 10 cigarettes par jour depuis au moins un an. Les participants sont pris en charge durant 6 mois. 650 personnes étaient nécessaires à l’étude. Or, en 2020, seuls 328 fumeurs avaient pu être recrutés.

Fonctionnement de l’étude

Les participants sont équipés d’une cigarette électronique à puissance réglable, de liquides spécifiques saveur tabac blond (soit avec 12 mg/ml nicotine, soit sans nicotine) et de comprimés de varénicline ou de placebos. Les volontaires sont en effet répartis par tirage au sort dans trois groupes :

– un groupe placebo (comprimés placebo + liquides sans nicotine),

– un groupe nicotine (comprimés placebo + liquides avec nicotine),

– un groupe varénicline (comprimés de varénicline + liquides sans nicotine).

L’AP-HP précise que « les traitements seront mis à disposition gratuitement et que la prise en charge inclura des conseils d’aide à l’arrêt ». L’arrêt du tabac doit survenir dans les 7 à 15 jours suivant le début du protocole. Par ailleurs, « les participants qui seraient amenés à rechuter feront toujours partie de l’étude et seront suivis de la même manière » souligne l’AP-HP.

Un suivi régulier des fumeurs de cigarettes

Une consultation de tabacologie sera mise en place avant le début du traitement, suivie de 6 visites de contrôle. L’évaluation se fera via des questionnaires ainsi que des examens cliniques et biologiques. Le critère principal reste le taux d’abstinence tabagique continu au cours des quatre dernières semaines d’une période de traitement de 3 mois.

 

Lien vers la vidéo explicative de l’étude :

 

*Angers, Bordeaux, Caen, Clamart, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Lille, Lyon, Nancy, Nîmes, Paris (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Hôpital Tenon) et Poitiers.

 

©Génération Sans Tabac


[1] Un appel à volontaires pour une étude sur la cigarette électronique, www.santemagazine.fr (18 septembre 2020 – consulté le 21 septembre 2020).

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Publié le 22 septembre 2020