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Désengagement croissant des acteurs économiques dans le tabac en France

Un nombre croissant d’investisseurs décide aujourd’hui de se désengager du tabac[1]. Les derniers en date, le Crédit agricole S.A, et ses filiales Amundi Asset Management ainsi que CNP Assurances, leader de l’assurance-vie en France.

Ces institutions financières font un double constat : le tabac est la cause de 75 000 décès prématurés chaque année en France et à l’échelle internationale, l’OMS dénombre 8 millions de morts par an attribuables au tabagisme.  Dans le cadre de leur politique d’entreprises socialement responsables, elles considèrent qu’elles ne peuvent dès lors soutenir l’industrie du tabac par leurs placements. Par ailleurs, ces institutions financières font le constat des autres agents économiques à savoir : le tabac induit un coût majeur pour la collectivité et notamment pour les entreprises. La perte de production est évaluée à près de 9 milliards d’Euros par an[2].

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du traité de l’OMS, la Convention Cadre pour la Lutte Antitabac, qui appelle à la mobilisation de l’ensemble de la société civile pour réduire la consommation de tabac. Aujourd’hui, en effet le tabagisme est appréhendé comme une véritable épidémie industrielle et les intérêts des fabricants de tabac sont considérés comme inconciliables avec ceux de la santé publique. Dans cette perspective, la France, aux côtés de plus 180 pays dans le monde, est engagée dans une stratégie d’ensemble qui passe également par le retrait de fonds dans le secteur du tabac [3].

Cette évolution du monde économique renforce la dénormalisation de la consommation de tabac et contribue à réduire l’influence de son l’industrie.

Lancé en Australie, le mouvement de l’ONG Tobacco Free Portfolios à l’initiative de la cancérologue le Dr Bronwyn King, a déjà amené, à ce jour, une centaine d’institutions financières à s’engager dans le Tobacco Free Finance Pledge (banques, fonds de pensions, assurances etc.). Afin d’accélérer ce mouvement, l’Alliance contre le Tabac (ACT) vient de signer un partenariat avec l’ONG australienne, dans le cadre de son projet DETAF[4] (Dénormalisation du Tabac en France).

Pour le Dr Bronwyn King, « le partenariat que nous venons de signer avec l’Alliance contre le tabac va permettre d’accélérer le mouvement de désengagement du financement de l’industrie du tabac en France, renforcer la collaboration entre le secteur financier et le monde de la santé et envoyer un message clair aux Français : le tabac n’est pas un produit « normal ».

©Génération Sans Tabac


[1] https://cnct.fr/communiques/axa-desengage-investissement-tabac/

[2] Le coût social des drogues en France, Pierre Kopp, OFDT, décembre 2015, ISBN : 979-10-92728-09-5, https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epfxpkvc.pdf

[3] Directives pour l’application de l’article 5.3 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac sur la protection des politiques de santé publique en matière de lutte antitabac face aux intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac  https://www.who.int/fctc/treaty_instruments/article_5_3_fr.pdf

[4] DETAF est un projet triennal financé par le fonds de lutte contre les addictions et piloté par l’Alliance contre le tabac en collaboration avec 6 de ses membres et 2 partenaires internationaux.

©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 28 mai 2020