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Dernier avertissement pour l’industrie polluante du tabac

Le 8 juillet dernier, Rebecca Pow, la sous-secrétaire d’État parlementaire au Ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales depuis septembre 2019[1], enjoignait l’industrie du tabac à prendre ses responsabilités dans la réduction de la pollution par les mégots de cigarettes.

 

La passivité déconcertante de l’industrie du tabac face à la principale source de déchets du pays

Sur la table depuis 2015, la demande faite aux industriels du tabac de participer à l’effort national de dépollution des mégots et paquets de cigarettes en est toujours au même point, à savoir nulle part. En 2015, le Comité restreint des collectivités et des gouvernements locaux (CLG Committee) déplorait que les déchets de cigarettes soient en tête du classement des articles les plus répandus (72,8% en 2015[2]). En conséquence, le CLG Committee formulait des recommandations visant à réduire la quantité de déchets ainsi qu’à sensibiliser le grand public sur le coût engendré par ces détritus[3].

A l’époque, les industriels du tabac tels que British American Tobacco UK, Gallaher et Imperial Tobacco se cachaient derrière l’article 5.3 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) dont l’objet est la protection des politiques de santé publiques contre l’ingérence de l’industrie du tabac[4], pour se déresponsabiliser[5] en accusant le manque de volonté des autorités de coopérer avec eux. Le Comité répondait alors que les industriels pouvaient tout à fait entreprendre des actions de dépollution et de sensibilisation, indépendamment des autorités.

Cependant en 2020, Rebecca Pow est obligée d’en arriver à la menace pour espérer un changement. En réaction à la passivité des industriels qui n’investissent aucun moyen pour soulager les collectivités du coût des déchets de cigarettes ou pour sensibiliser leurs consommateurs à la pollution tabagique, le gouvernement britannique lance un dernier appel avant d’envisager légiférer pour les contraindre légalement à assumer leur part de responsabilité.

 

Le coût des mégots

Selon l’Association des services environnementaux (ESA), le ramassage des déchets de cigarettes coûte au Royaume-Uni près de 140 millions de livres chaque année, soit un peu plus de 153 millions d’euros[6]. Autant dire qu’il s’agit là d’une source de pertes considérable et qu’investir dans la prévention d’une telle pollution ne serait pas une décision sans intérêt.

Niveau environnement, considérant le risque d’incendie, les 12 ans de décomposition en moyenne, la contamination des sols et des eaux ou encore l’altération de la faune et de la flore, le coût environnemental n’en est pas moins onéreux.

©Génération Sans Tabac


[1] Rebecca Pow MP, UK Government (consulté le 17 juillet 2020).

[2] PERCHARD Edward, National KBT survey notes rise in fast-food litter, Resource (23 décembre 2015 – consulté le 17 juillet 2020).

[3] KANE Annie, Tobacco levies should help pay for street cleaning, Resource (16 mars 2015 – consulté le 17 juillet 2020).

[4] Directives pour l’application de l’article 5.3, OMS (consulté le 17 juillet 2020).

[5] Communities and Local Government Committee, Litter and fly-tipping in England, House of Commons (Londres : 14 mars 2015 – consulté le 17 juillet 2020).

[6] PERCHARD Edward, Make producers of littered products pay for clean-up, says ESA, Resource (11 octobre 2016 – consulté le 17 juillet 2020).

DNF – Pour un Monde ZeroTabac | MT

Publié le 18 juillet 2020