Une députée du groupe écologiste, Gillian Mackay, propose d’interdire les produits du vapotage aux arômes fruités et sucrés en Écosse pour éviter leur initiation par les enfants[1]. La députée souhaite également des supprimer les étals de ces produits sur les lieux de vente[2].
Plusieurs pays ont déjà supprimé l’étal des produits du tabac dans les magasins comme cela se passe par exemple pour les médicaments dans les pharmacies en France. Au lieu d’être exposés, les produits sont ainsi rangés dans des armoires hors de la vue des clients. La visibilité des produits constitue un facteur dans la consommation. L’agencement des produits dans les linéaires participe de la publicité sur le lieu de vente et est très utilisé par les fabricants de tabac dans un contexte réglementaire restrictif concernant l’interdiction de toute publicité en faveur de leurs produits.
Le projet de loi de Gillian Mackay sur l’interdiction éventuelle des arômes attractifs et de l’étalage des produits du vapotage intervient alors que le gouvernement écossais étudie actuellement d’éventuelles restrictions sur la publicité pour ces produits.
Protéger les enfants de l’initiation à la nicotine par ces produits
La porte-parole du groupe écologiste pour les questions de santé a déclaré être préoccupée par la consommation des produits du vapotage par les adolescents mineurs, délibérément ciblés par les fabricants de produits du vapotage à travers les arômes fruités et sucrés et des emballages colorés et attractifs. Gillian Mackay indique étudier de près l’ensemble des mesures à mettre en place pour restreindre les produits aromatisés. Elle accuse certains fabricants de cigarettes électroniques jetables de type puff d’utiliser les saveurs sucrées et des prix attractifs pour cibler une nouvelle génération d’utilisateurs.
Bien qu’il soit difficile d’obtenir des chiffres exacts, les premiers résultats de l’étude Growing Up in Scotland du gouvernement écossais pour 2019-20 suggèrent que 21,5 % des adolescents de 14 ans vapotent régulièrement. Une autre enquête menée par ASH Scotland a montré que le vapotage régulier a augmenté chez les 11-17 ans, passant de 4 % en 2020 à 7 % en 2022, tandis que 52 % des jeunes qui vapotent privilégient les cigarettes électroniques jetables (puffs).
Mackay a écrit aux magasins et aux fabricants de vape avant de porter sa campagne devant le Parlement écossais, les exhortant à agir de manière responsable et à veiller volontairement à ce que des campagnes de marketing aussi flagrantes ne puissent pas causer de dommages en limitant le placement de leurs produits.
Une restriction autour de la publicité déjà envisagée par le gouvernement écossais
En septembre 2022, le gouvernement écossais avait dévoilé les principales conclusions de sa consultation sur les produits de vapotage et envisage un renforcement des règles en matière de publicité et de promotion des produits du vapotage, jugée trop attractives à ce jour[3]. Pour le gouvernement la restriction de la publicité et de la promotion des cigarettes électroniques est un moyen efficace de prévenir l’initiation à ces produits des jeunes et des adultes non-fumeurs.
Mots-clés : Écosse, vapotage, cigarette électronique, puff, arômes, display ban, adolescents
Crédit photo : ©Fraser Bremner/Scottish Daily Mail/Press Association Images
AE
[1] Andrew Learmonth, MSP takes on vaping industry in bid to ban ‘sweet toothed’ flavours, The Herald, publié le 27 décembre 2022, consulté le jour-même
[2] Chris McCall, Scots shops face ban on displaying vapes to protect youngsters from ‘ticking time bomb’, Daily Record, publié le 26 décembre 2022, consulté le 27 décembre 2022
[3] Génération sans tabac, L’Ecosse souhaite restreindre la publicité en faveur des cigarettes électroniques, publié le 30 septembre 2022, consulté le 27 décembre 2022
