Par des tactiques toujours plus ancrées dans l’air du temps et dans les centres d’intérêt de leurs consommateurs cibles, les industriels du tabac parviennent aujourd’hui encore à assurer les ventes de leurs produits mortels malgré les preuves scientifiques qui s’accumulent. Obnubilés par leurs bénéfices économiques, ils ne reculent devant rien, pas même l’éthique ni la législation. Découvrez leur panoplie de tactiques destinées à séduire l’opinion publique[1], dans notre dernière vidéo.
Manipulation de l’industrie du tabac sur la dépendance
L’industrie du tabac sait pertinemment que son gagne-pain crée une forte dépendance, grâce à la nicotine naturellement présente dans les feuilles, et détruit ainsi la vie de ses consommateurs. La toxicité du tabac est pourtant publiquement connue depuis les années 1950. Cependant, loin de battre en retraite, les industriels dont le fonds de commerce est meurtrier redoublent d’efforts et inventent des stratagèmes pour tromper le grand public et garantir leurs profits.
En 2006, la justice fédérale américaine avait décidé de poursuivre les cigarettiers sur leurs compagnes de prévention, estimant qu’elles avaient violé la législation en trompant le grand public sur les dangers de la cigarette. À la suite de ce procès, les compagnies avaient été condamnées à diffuser des campagnes de communication et à publier des actions correctives.
Les cigarettes « légères », sûrement la plus grande tromperie imaginée par les cigarettiers
A en croire les fabricants de tabac, les cigarettes lights ou ultra-lights, qui selon eux contiendraient moins de nicotine et de goudron, seraient moins nocives pour la santé. Or dans les faits, la teneur en goudron et en nicotine des cigarettes light est la même que celle des autres cigarettes.[2]
Pourtant, dans l’imaginaire collectif, la désinformation de l’industrie du tabac a fait sa place. Pire encore, victimes de cette supercherie, les fumeurs sont persuadés êtres moins exposés à la nocivité du tabac sans se rendre compte que leur comportement change : Ils ont en effet tendance à fumer plus souvent, à aspirer plus profondément la fumée et à la garder plus longtemps dans leurs poumons.
En réaction à cette tromperie maintenant révélée, les autorités interdisent désormais aux cigarettier d’apposer, sur les paquets de cigarettes et dans les publicités, la mention « light » ou « faible teneur en goudron” notamment.
Le marketing d’influence, nouvelle tactique mise au point par les industriels du tabac
Parce que l’interdiction de la publicité, de la promotion ou du parrainage en faveur du tabac se multiplie aux quatre coins du monde, les industriels du tabac se tournent aujourd’hui vers les réseaux sociaux et le marketing d’influence pour contourner les législations en vigueur et s’engouffrer dans leurs failles.
Récemment, une enquête menée par la Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK)[3] dénonçait ces nouvelles pratiques. En effet, les résultats de l’enquête montraient que les cigarettiers faisaient régulièrement appel aux influenceurs pour mettre en avant leurs produits sans avoir à signaler qu’il s’agissait de publicité. Formés par l’industrie du tabac pour “paraître naturels” dans la valorisation des marques de cigarettes et rémunérés, ces influenceurs sont pourtant devenus des prestataires zélés.
[1] American Lung Association, The Gavel that Unraveled the Tobacco Industry, www.lung.org (13 mai 2020 – consulté le 10 juillet 2020).
[2] DNF, L’extrême nocivité des cigarettes légères, Génération sans tabac (31 décembre 2019 – consulté le 10 juillet 2020).
[3] COURCHESNE Catherine, Quand les cigarettiers se servent des réseaux sociaux, www.infotabac.ca (26 novembre 2018 – consulté le 10 juillet 2020).
