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Conséquences du tabac chez les patients vivant avec le VIH

Au fur et à mesure que les traitements antiviraux améliorent la survie des patients vivant avec le VIH, la mortalité de ces patients par maladies non transmissibles (MNT) devient plus fréquente.  Comme le rappelle l’OMS le tabagisme est le premier facteur de risques de MNT pour la population générale et aussi pour les patients vivant avec le VIH.

La morbidité et la mortalité liées au tabagisme sont d’autant plus importantes chez ces patients que, d’une part, la prévalence du tabagisme est plus élevée chez ceux-ci que dans la population générale, et que, d’autre part, certains traitements antiviraux par le biais de perturbations métaboliques aggravent le risque de MNT, en particulier cardio-vasculaire. Au total, pour les personnes sous traitements antirétroviraux ayant une charge virale indétectable, le tabagisme a un impact plus important sur l’espérance de vie que l’infection par le VIH.

Par contre, le tabagisme n’agit pas sur l’infection par le VIH, sa progression et le taux de cellules CD4[1] en comparaison avec les non-fumeurs

Le risque cardio-vasculaire chez les patients infectés par le VIH est aggravé par le tabagisme (+ ou – l’usage d’autres substances psychoactives), l’exposition aux antirétroviraux et les effets propres de l’infection HIV. Arrêter de fumer réduit considérablement le risque de développer une pathologie cardiovasculaire[2][3].

A consommations de tabac identiques, la survenue d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est plus fréquente et plus précoce chez les sujets porteurs du VIH que chez les sujets non-infectés, et il en est de même pour le cancer du poumon dont le risque dans la population infectée est de 2 à 6 fois plus élevé que celui de la population générale de même âge et de même sexe[4][5].

Enfin, la fréquence des pneumopathies bactériennes est augmentée chez les patients infectés par le VIH et tout particulièrement chez les fumeurs.

Au total, la mortalité liée à l’infection VIH ne diffère pas entre fumeurs et non-fumeurs, par contre les patients fumeurs présentent une surmortalité en comparaison aux fumeurs non-infectés VIH.

©Génération Sans Tabac


[1] L’objectif d’un virus est de se reproduire (se multiplier); pour ce faire, il doit absolument utiliser une cellule du corps humain. Par exemple, le virus de la grippe s’associe à des cellules au niveau des poumons. Dans le cas du VIH, celui-ci utilise des cellules du système immunitaire appelées cellules CD4. Le rôle des cellules CD4 est de coordonner le système immunitaire. En utilisant ces cellules, le VIH diminue le nombre de CD4 et cause donc un affaiblissement du système immunitaire.

[2] Butt AA, Chang CC, et al. ”Risk of heart failure with human immunodeficiency virus in the absence of prior diagnosis of coronary heart disease”. Arch Intern Med2011; 171:737–743.

[3] Subramanian S, et al. Arterial inflammation in patients with HIV. JAMA. 2012; 308:379–386

[4] Sigel, Keith et al. “Lung cancer in persons with HIV.” Current opinion in HIV and AIDS vol. 12,1 (2017): 31-38. doi:10.1097/COH.0000000000000326

[5] Sigel, Keith et al. “HIV as an independent risk factor for incident lung cancer.” AIDS (London, England) vol. 26,8 (2012): 1017-25. doi:10.1097/QAD.0b013e328352d1ad

 ©Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 30 décembre 2019