La Commission européenne, qui a mis en place un Climate Transition Benchmark (CTB), soit un indice tenant compte de critères minimum destiné à aider les investisseurs souhaitant s’engager dans une stratégie de décarbonisation de l’économie, a décidé d’exclure toute entreprise impliquée dans les énergies fossiles, le tabac, les armes controversées, ou qui violerait le Pacte mondial des Nations Unies.
L’indice CTB est une réponse institutionnelle de l’Union européenne visant à encourager la transition économique vers un modèle plus durable. En particulier, il vise à améliorer la transparence des entreprises, et permettre une meilleure comparabilité de ces dernières. L’objectif du Climate Transition Benchmark est par ailleurs de favoriser une réallocation des capitaux vers des investissements plus adaptés aux enjeux climatiques actuels, et enfin d’empêcher les stratégies de greenwashing des entreprises, par le biais de fausses déclarations sur leur impact environnemental réel.
Le texte, publié vendredi 17 juillet, a deux mois pour être revu par le Parlement européen et le Conseil, sans quoi il sera officiellement adopté à cette date.
Initialement limité aux entreprises impliquées dans les énergies fossiles et les compagnies fortement émettrices en gaz à effet de serre, l’exclusion des cigarettiers de l’indice CTB est un progrès en matière de lutte contre le tabac. L’impact climatique de l’industrie est en effet loin d’être négligeable : on estime que le total de ses émissions en équivalent gaz à effet de serre correspond à celles d’un pays comme le Pérou ou Israël. Cette décision participe plus largement à un effort de dénormalisation de cette industrie, qui ne doit pas être appréhendée comme un secteur d’activité comme les autres, en raison de son bilan humain, sanitaire, environnemental et économique.
Source : Responsible Investor, « All ‘climate benchmarks’ must exclude tobacco, controversial weapons and Global Compact violators, say European policymakers », 20 juillet 2020.
